Like a forest fire


Voilà. Il est là. Le feu. Vous l’avez peut-être entendu aux infos. Pour une fois que l’on parle de mon village, dommage que ce soit pour cela… Déjà 300 ha de détruit, mais à 22 h, le feu reprenait assez violemment. Dur d’écrire ou de décrire, je ne pensais pas que cela me ferait cet effet. Bon, rassurez vous, je ne pense pas que mes vignes ont été touchées. Le feu a pourtant pris à cinquante mètres du Clos des  Fées. Mais le vent soufflait dans l’autre sens… Alors il n’a fait que s’éloigner. Sinon, dix ans de travail détruit… En rentrant, pendant que des odeurs envahissaient à la voiture, je pensais au poême de Kipling :   « si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie, et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir../..». Aurais-je eu le courage ? Bon, ça ne s’est pas produit…

Hier soir, vers minuit, un calme surréaliste régnait dans le village. La route étant bloquée, pas de voitures. Chacun était chez soi, comme replié sur lui même, dans sa coquille, dans la bulle de son foyer. Les pompiers, du village et d’ailleurs (la garrigue était pleine de gyrophares bleus…) étaient à la lutte. On  annonçait des blessés. L’angoisse était palpable. Dans la nuit, le vent est tombé et, étrangement, subitement, il n’y avait pas un bruit. Rien. Pot au noir. Pas un oiseau. Pas un chien. Une chape de plomb semblait s’être abattue sur la Nature elle même. Elle semblait comme K.O. Sous le choc. C’était très étrange.

A l’heure où j’écris ces lignes, un Canadair passe au dessus du village. Espérons que ce n’est que pour surveiller d’éventuelles reprises. Le feu s’est engagé dans une vallée très encaissée, difficile d’accès, droit vers nos nouveaux oliviers.

Allez, de toute façon, on ne peut rien y changer, donc, inutile de s’inquiéter. Allons voir le noir et les cendres. A toute à l’heure. Peut-être. Sinon, vous le savez, « pas de nouvelles, bonnes nouvelles…», alors, pas d’angoisse…

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