En Autriche ? Non ! Si Si…


Vu la blague remarquable sur le ministre des transports Chinois, j’ai osé…

L’Autriche, c’est magnifique. Enfin je pense, parce que là, sous la pluie, c’était moins bien. Bon, avec beaucoup d’imagination, on se voit, au soleil, au bord de ce petit lac magnifique…

Pour l’instant, après un diner léger autour d’un impériale de Mission Haut-Brion 1988 (il faut bien des compensations) et une nuit réparatrice dans un lit d’un autre temps, nous voilà à trainer avec mon vieux pote Hervé, ex sommelier reconverti dans le cidre… Autour d’une Wiener Schnitzel, dans un charmant petit hôtel, quelques verres de Riesling aidant, on refait le monde, celui de l’époque où j’avais un restaurant de poche place Dauphine, le Gourmet »s et où je filais quelques bouteilles de Mouline et de Landonne à Alain Passard, qui n’avait pas un rond et démarrait l’Arpège où Hervé était sommelier…

Il fait sans aucun doute quelques uns des meilleurs cidres du monde et nous évoquons en riant l’époque où passionné par le cidre, moi aussi, j’avais envisagé un instant une reconversion en pays d’Auge… Toute une époque, celle de mes visites chez David, le Henri Bonneau du cidre…

Allez, il faut y aller et après deux ou trois « umleitung » diverses et variés, nous décidons avec Hervé de braver la dernière, survivons à deux « überflutung » et arrivons à la dégustation…

Je dois louer ici les mérites de la famille Wolf… Déjà, à la vue de leur catalogue (ICI, mais c’est bien plus impressionnant en papier…), on ne peut qu’être admiratif de leurs convictions… Au milieu des Rousseau, Dujac, Clos de Tart, Selosse, Dugat, Ligier-Belair ou Sandrone, j’imagine bien la tête du restaurateur Autrichien qui se dit qu’il y a dû avoir une faute de frappe, un moment de faiblesse, et que le résultat, c’est un « rimme œlling », hein, un de ces « ugly duckling » de derrière les fagots… Car honnêtement, dans cette brochette de gloires mondiales, je tiens parfaitement mon rôle, celui du vilain petit canard, dans un monde du vin Autrichien que nous pourrions qualifier de, comment dire, résolument conservateur…

Les plus fidèles de ce blog se souviendront de cette formidable dégustation au Palais Coburg où les visiteurs faisaient un large détour pour éviter de goûter un vin du Roussillon et où j’avais passé une journée difficile même si je l’avais prise avec humour… Disons que la situation n’a pas beaucoup évolué pour nous, qu’on bricole et que, du coup, je suis absolument admiratif et reconnaissant de la façon dont la famille Wolf, emmené par l’énergie de Katharina, croit en nos vins…

Bon, de l’énergie, il leur en faut… La moitiés des clients sont bloqués un peu partout en Autriche et en Allemagne. Tous ceux du Tyrol sont bloqués, je me demande si parfois ce n’est pas par la… neige. Tous les vignerons de la Wachau, grande région de production, qui devaient venir, sont dans la boue jusqu’au genoux et ont peur que leur vignes descendent avec la terre, la roche mère, très dure et impénétrable, n’étant recouverte que d’une couche de terre assez fine, le tout en terrasse. Et comme c’est le Danube (le Danau, en Allemagne) qui est en train de battre ses hauteurs de crues historiques, on imagine qu’ils ont autre chose à faire…

Mais bon, beaucoup sont venus, au prix de bien des sacrifices et des détours, et, de toute façon, c’était une petite dégustation, dans la maison de la famille Wolf, ou l’eau sort gentiment du sol par capilarité, coule un peu partout dans le jardin dont une partie est emportée, rend tout terriblement compliqué et qui pourtant fait tout son possible pour que tout se passe bien : respect et admiration !

Bon, rien d’inoubliable sur cette partie là, clairement, sur le plan commercial, on pourrait dire que ce fut un coup d’épée dans l’eau… (désolé 😉

Le soir est plus sympa et on ne va pas se laisser abattre, hein.

Bon, on s’installe doucement, et on se dit que l’efficacité Allemande n’est pas qu’une légende : il pleut des cordes sur cette tente depuis une semaine et c’est parfaitement sec… De Gruß Gott en Grüß Gott, on se salue et ça me rappelle mon adolescence et mon deuxième stage d’école hôtelière à Garmisch-Partenckirchen… Nostalgie, nostalgie… Tout cela est ravivé par la vue des lederhosen, costume traditionnel sorti pour les fêtes et on se dit que qu’un peu de fierté nationale, ça nous ferait du bien

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Gros souper en perspective, avec plein de vins magnifiques… Je vous ai dit que je dois être un des seuls à préférer le Grüner-Vetliner au Riesling ? Je sais, c’est pas politiquement correct. Mais c’est comme ça. Et j’ai aussi une grosse faiblesse pour le Blaufränkisch, on va dire une sorte de pinot noir local pour les béotiens, qui me réjouit par sa simplicité. Plus je vieillis, plus j’aime les vins simples, évidents… C’est grave, docteur ?

On nous les sert par groupe de quatre, que des top, un peu âgés. Donc parfaits.

Bon pas l’énergie pour tous vous les citer, désolé. Mais je me suis régalé, avec la cuisine très créative, mais finalement assez adaptée à ce genre d’évènement d’un grand chez étoilé Berlinois, talentueux et terriblement sympathique. Au point que j’ai fait une photo souvenir ;-). Ah il s’appelle Tim Raue, au fait…

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Lendemain matin, retour compliqué avec plus de trois heures de retard sur la prévision, l’autoroute étant toujours coupé. Mais bon, parti très tôt et donc en avance pour prendre, au débotté, le vol d’avant, un Lufthansa vers Toulouse. « Guten morgen, il reste des places, on peut changer ? » Oui, bien sûr. Juste 490 euros pour changer le vol entre 16 heures et 13 heures… Juste, c’est le prénom… Mais bien sûr… Et on gueule sur Air France… Dire qu’un mec de Lufthansa m’a appelé personnellement il y a un mois pour m’encourager à voler depuis Toulouse… Et bien la place restera vide…

Bon, clairement, retour sur terre, je suis dans le catalogue avec les grands crus, mais voilà, je ne suis pas un grand cru; lui aurait payé sans hésiter pour gagner quatre heures avec sa famille… Moi, je poireaute. Vol sans charme, mais bon, j’aime pas Lufthansa, cette efficacité impeccable, mais sans affect de la part des hôtesses, mécaniques.

Blocage dans les embouteillages sur la rocade de Toulouse pendant une heure, au retour, les enfants dorment déjà. Un « couché » de perdu. Espérons que tout cela en vaut la chandelle…

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