Japan Tour 2014 – Un sushi ou je ne pars pas !


J’en ai bien peur, ce blog part en vrille. Voilà qu’on fait le soir le lendemain. Ou en étais je ? Ah, hier soir, diner au « Mont Saint Michel », la crêperie de notre importateur, le cher Yves. Ou plutôt au premier étage de l’établisement, dans son dorénavant réputé bar à vin « le Terroir ».

Bonne ambiance, on est à fond maintenant après deux diners d’échauffement. Yves m’a fait promettre de ne pas évoquer ce que je pense du monde du vin aux USA et du rapport des femmes yankee avec la chirurgie esthétique, il y aurait des amateurs sensibles dans la salle…

On se marre bien quand même. Entre deux bons morceaux de musique, Vincent traduit mes délires avec brio. Il y met une bonne dose de non-verbal, voire un peu de mime. Je suis sûr que c’est un gigantesque danseur ! Japonaises et japonais sont littérallement pliés de rire. Je n’ai pas l’impression que je dis des trucs si drôles que ça, mais puisque ça marche, feignons d’en être l’auteur. Ca se passe très bien. Mais je suis crevé.

Je retrouve avec plaisir des têtes connues, français vivants au Japon en particulier. On parle de tout et de rien. Je voudrais avoir du temps, flaner. François me conseille d’aller flaner trois heures à Nezu, voir « des ruelles désuètes, des temples riquiqui et de petites plantes qui font compagnie aux chats et aux grands mères ». J’adorerais, comme de parler de littérature ancienne avec son épouse, qui me semble d’une grande culture. Mais voilà, pas le temps.

Vincent se débat avec la traduction d’un « Faune avec son Fifre sous les oliviers sauvages » Brave homme !

Le lendemain, il pleut. Ca ne décourage pas nos Japonais. Cinq heures de queue annoncées. Je sais, vous ne me croyez pas.

Alors, voilà, j’ai fait la photo du pourquoi du comment : les fameux pop corn. Qui en a gouté ? Qu’ont-ils que diable de si exceptionnel ? Ca vient de Seattle. Si tu veux faire fortune, faut monter ça à Paris, mon gars…

Une chose est claire, pas question de ne pas manger de sushi. Sinon, je vais bouder. La discussion s’entame sur les sushi trois, deux ou un macaron, chose qui m’a toujours étonné. François Mauss avait, à l’époque, fait un remarquable reportage sur ses tests, au Japon, de minuscules sushi-bars, parfois de cinq ou six places, au fond d’une ruelle ou d’un sous sol, ayant la distinction suprême. C’était passionnant. Les trois macarons, ce sera pour une autre fois, mais on va aller dans un très bon, me dit Yves. Je lui fais confiance, à cet homme, pour la nourriture. On y est. Rien qu’à la serviette, je sais pas vous, mais je le sens bien.

C’est parait il le sushi préféré de François Simon. Je vous livre le nom et l’adresse, mais gardez le pour vous, François S. veut rester tranquille quand il vient à Tokyo.

Je ne vais pas non plus retourner trop le couteau dans la plaie sur tout ce que j’ai mangé d’exceptionnel, je ne suis pas sadique. Mais le spécial « Yves » avec œuf de saumon et œuf de caille cru, c’est quelque chose…
Et le maki au ton gras, mais avec le ton taillé en long bâtonnets, c’était tout simplement inoubliable.

Le chef a l’air sympa. Il me rappelle mon premier sushi, à Paris, il y a vingt cinq ans, chez Fujita, avec l’honorable Abé San, malheureusement décédé et grand amateur de vin. Mon premier sushi fut aussi difficile à manger que les poissons vivants l’autre jour. Qui aurait cru que je devienne fan et que le poisson cru connaisse un tel succès. Pas moi, en tout cas.

Il me déleste, certes avec le sourire, d’une somme d’argent disons… considérable, juste tribu à son art, indiscutablement, mais qui, comment dire, me surprend un peu. Il n’a pas d’étoile, me dit Yves, parce que les poissons sont exposés. Heureusement, sinon, je rentrais à pied, plumé.

Il m’offre une orange, en partant. Bizarre, non ? On se croirait un peu dans un truc à la Guillaume Galienne. Je la prends. Je la mangerai dans la nuit. J’avais soif. Quelle vie bizarre…

On continue le périple. Somptueux accueil chez Pierre Gagnaire, où Marjorie Gallet du Roc des Anges fait un diner la semaine suivante. La vue est sublime. Je pense à ma femme, bien sûr, avec qui j’aimerais bien diner là, un jour. La cuisine de Gagnaire, la vue en plus…

Bon, c’est la journée où les stars visitent les stars, n’est il pas ? Je rigole, j’espère que vous le savez. Mais enfin, on avouera que…

Nous voilà devant le vaisseau amiral de Joël Robuchon au Japon, le mini-château en plein cœur de la ville, autrefois monté avec le regretté Jean-Claude Vrinat.

Accueil enthousiaste du Chef Sommelier, Takehiro Nobujuni. Il parle un français de très, très bonne qualité, bien meilleur en tout cas que mon Japonais. Deux ans en France. Dont un long moment chez l’ami Philippe Faure-Brac, dans son fameux bistrot du sommelier. Il me raconte qu’à ses débuts, Philippe lui a fait gouter ce qu’il appelait « la Romanée-Conti du Sud », un Clos des Fées. Rien que ça… Merci Philippe, avec une grande courbette qui veut dire ici respect. Respect aussi pour Takehiro qui gère la Table, le restaurant d’en dessous (2 macarons) et l’Atelier. 6 étoiles, rien que ça. On goute « Kenkyo ». Parfait pour l’été, mais sera réservé à la crème de la crème de ses clientes. Il raconte l’histoire de la DRC sur son FB. MDR. Faut vivre avec son temps au niveau des initiales, les amis.

Une bien belle journée. Marjorie doit passer la semaine prochaine, là, aussi pour un diner. A deux, nous brisons la glace, nous ouvrons des voies pour le Roussillon tout entier. De quoi être fier, non ?

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