Vendanges 2014 – J-1 – La cible est en place


Séance vidéo pour Carrefour à la Chique dans le cadre de «Reflets de France». Après l’appareil photo, me voilà à devoir «faire l’amour avec la caméra», qui, encore moins que l’appareil photo n’a pas l’air spécialement d’accord. De toute façon, elle ne m’aime pas, la caméra, c’est comme ça. Je voudrais fuir. Loin. Mais non, je répondrai aux questions. Tant qu’à faire, autant le faire sincèrement. Oui je suis content d’avoir sauvé cette propriété. Oui j’aime faire ce que l’on appelle des «petits vins» et j’en suis même fier. Oui je trouve une grande satisfaction à ce que mon vin se retrouve sur les tables de Monsieur tout le monde (avec un grand M, s’il vous plait), en compagnie d’une une cuisine familiale faite avec amour. Et trois médailles cette année, or, argent et bronze, ne dites pas que ce vin il ne valait rien, libre, heureux d’être lui vous comprenez. Quand à savoir pour quelles raisons étranges, les gens qui n’sont pas comme nous, ça nous dérange… Fin de la parenthèse Berger/Gall.

Bon, pose au milieu des Syrah, air inspiré. j’en profite pour goûter les raisins car c’est par là qu’on va commencer, lundi, par la Syrah de la Chique. Qu’on va y mettre tout notre cœur, toute notre énergie. Et on va aussi en tirer plein d’informations, au fait…

Car, commençant par la Chique, décalée de dix jours par rapport au Clos des Fées, je vais avoir de précieuses données sur le millésime. Cette propriété est en quelque sorte mon «poisson pilote» et les deux ou trois premières cuves, bien que les raisins n’aient rien à voir avec ceux de Vingrau, vont m’éclairer un peu.

Car je ne suis pas encore certain d’avoir saisi «l’esprit du millésime». J’ai posé l’équation des ressources,  équation qui changera en fonction des volumes, de la météo, des pourcentages en jus, des degrés, des acidités et ce jusqu’au dernier jour. La campagne de vendanges commence à peine et j’avance pour l’instant dans un brouillard qui, je l’espère, va se dissiper au fur et à mesure que les jours avancent. Rien que les volumes entre ce qui est prévu et ce qui va rentrer vont m’informer sur ce que la cave va m’imposer ou non : ne nous leurrons pas, je ne suis pas Mouton ou Latour, je ne peux rentrer en quelques jours ma récolte, n’ayant ni le personnel, ni le matériel, ni, surtout, la cuverie. Ces trois là vont donc décider pour moi. Si les volumes de Grenache se confirment, ça va être chaud au Clos des Fées. En bas, année normale, je pense.

La «cible», elle, cette année, est bien en place : c’est le vin que je dois faire (ce que veulent mes clients, le fameux «marché» et/ou celui que je veux moi. Ca tombe bien, on est assez d’accord, le marché et moi, ce qui n’est pas le cas de tout le monde. La liste est prête. Un peu de rosé, grand succès cette année; du Modeste, à faible degré, si je retrouve la recette; Sorcières, bien en place, dont le 2013 entre sur le marché brillamment; les Vieilles Vignes, où le delta entre Grenache et Carignan risque de changer un peu; Clos des Fées et Petite Sibérie où moins de question se posent puisque ce sont des parcellaires. Je me sens bien dans ma «gamme» de vin, j’aurai plaisir à tous les faire cette année encore. C’est important. Enfin je crois. Tout ça, ne nous leurrons pas, grâce au climat du Roussillon, idéal cette année encore, qui me permet de CHOISIR au lieu de SUBIR le climat EN PLUS du marché EN PLUS de la critique qui voudrait que je fasse le paon pour passer sous je ne sais quelles fourches caudines du vin «digeste», «vibrant», «vivant» ou «élancé», mots très à la mode après le flop de «minéralité». Je vais me contenter «d’accoucher» mon terroir du Roussillon, ça suffira bien. De faire un vin «libre» à la peau brune du Sud. Et s’il est trop poilu pour certains, pas grave.

Bref, je n’irais ailleurs pour rien au monde, croyez moi.

Bon, faut que je dorme. Photos rapides : girobroyage dans le Merlot, réparation des clotures où un pu…. de cochon est passé au milieu des barbelés, effeuillage des grenache blanc, magnifiques…

 

Un commentaire

  • Pascal
    13/09/2014 at 8:13 am

    C’est simplement un phénomène physique bien connu : lorsque les raisins passent sur une table de tri, le vin est vivrant. Il est aaalooors trèèèès diiiiffiiiiciiile deeee neee paaaaas le renveeeeerser quand on boit.

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