Vendanges 2014 – J+19 – Avançer, toujours


Dernière grosse journée. Le temps est morose, chaud pour la saison, couvert, sans vent. Toujours sans vent, incroyable pour le Roussillon où il y en a 200 jours par an…

Nous gagnons. Pas après pas, parcelle après parcelle, l’itinéraire de combat porte ses fruits. Enfin, façon de parler. On passe à 10 % de tri, puis 5 %, demain ne resteront que les Mourvèdre, sur une zone, à la limite de Paziols, qui n’est pas touchée. 6h45, on attaque les remontages avec Tchao, dans la partie de la cave qui va être occupée par l’encuvage tout au long de la journée. Il ne reste que 3 cuves à remplir. Le tapis, qui commençait à faire un « cloq cloq » bizarre hier, subit une petite révision. Avec l’aide du réparateur, venu en urgence, on démonte aidé par Martins, notre macgyver. Il faut toujours avoir un Macguyver dans une équipe de vendanges. Et toujours avoir de bonnes relations avec les artisans : plombiers, électriciens, vendeurs de matériel… On remonte, sans grand espoir, en espérant que ça va tenir. J’appelle Serge, qui vendange «Images Dérisoires», lui annonçant que nous avons peu d’espoir : un roulement à bille est en train de lâcher… On risque de devoir arrêter, d’autant qu’un camion frigo a son compresseur qui démarre quand il veut… L’avant dernière journée de vendanges est compromise.

On démarre les premières cagettes, Martins semble soucieux et lui donne deux heures… On en aura une. Gros clac. Tapis cassé. C’est la… mouise. J’appelle le constructeur, Socma, à Narbonne, inventeur génial lancé par le Turbo Pigeur, concepteur de mon égreneur plan. Miracle, il va venir. On ne change pas le programme ! Une heure après (ils étaient en route pour Maury…), les voilà affairés autour de mon tapis.

Je dégouline d’admiration et de reconnaissance. L’axe du moteur est grippé (dix ans de loyaux services quand même) et il faut taper, titer, pousser, pour le dégager et trois personnes ne sont pas de trop. On nettoie, on change le roulement à billes dont je garde quelques billes en souvenir, et on redémarre. Deux heures de perdues, ce n’est pas cher payé.

Je ne sais plus vraiment quel jour on est tant je suis fatigué. Ah, jeudi. Il faut que je parte pour Lille puis la Belgique. Après quatre jours de folie totale, j’ai l’impression d’être un hobbit qui sort de son trou. Tout va bien, je dois me le répéter plusieurs fois pour vraiment le croire. Douche, cheveux, ongles, mains, impossible à rendre vraiment propre. Deux cuves vont se remplir sans moi, une de nos meilleurs Carignan, une de Grenache superbes. Et demain, les Mourvèdre, que j’ai vu magnifiques hier. Mais j’ai du mal à tout laisser comme ça. Il n’était pas prévu de finir si tard quand ces dates se sont décidées.

Passage express au bureau avant de partir pour Carcasonne. Envie subite d’écouter les Bee-Gees, un peu comme une femme enceinte est saisie d’une envie de fraises. How deep is your love, ça m’a toujours calmé. Peut-être qu’il me faudrait un slow. Ou un Hug. Vous connaissez ce livre «le petit livre des gros calins » ? Il vous faut absolument l’acheter, c’est super et tellement vrai. Bon, il faut y aller. La partie vendanges se termine, ce journal quotidien aussi, d’ailleurs…

3 commentaires

  • Monik des Berges
    16/10/2014 at 12:53 pm

    Merci Hervé pour ce journal de vendanges très apprécié comme toujours !
    Amitiés

  • Nadia
    16/10/2014 at 8:50 pm

    Quelle énergie de vous mettre en route à ce moment-ci! Pffff… Fou / C’est autour des Sorcières, au Québec que je vous ai rencontré pour la première fois. Plusieurs fois ensuite. 😉 Quelques fois à Bordeaux lors de dégustations. Puis, une fois à Vingrau en 2008. J’ai récemment dégustée De battre mon coeur s’est arrêté, 2011, c’était un vrai bonheur!!! Je lis tout juste que vous serez de passage à Bruxelles (J’y ai déposé mes valises depuis quelques années). Je serais heureuse de connaître les cavistes avec qui vous avez de bonnes relations et surtout le ou les lieux où je peux trouver vos merveilles. Merci à l’avance. 🙂

  • Guillaume Gondinet
    16/10/2014 at 10:29 pm

    Merci Hervé pour ce truculent récit des vendanges !
    Bien à vous.

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