Vendanges 2015 – J-2 – Le temps de la récolte


Ce matin, il y eu un signe. A peine le soleil avait-il franchit les premières falaises qu’un arc-en-ciel se leva. L’homme préhistorique en moi s’anima. Moi – Besoin – Écrire.

Arc en ciel

Trois semaines sans billet, comme c’est cruche ! A ce train là, je vais perdre mes lecteurs. Sans doute. Pour autant, un blog ne se commande pas, il suit son rythme et les périodes de manque font partie, j’en suis sûr, du média lui même. Ce n’est pas l’envie d’écrire, ni les sujets d’ailleurs, qui manquaient. Mais du temps de cerveau disponible, du temps de petites mains pour taper, et bien sûr le fait que je savais la période des vendanges arriver et donc ce journal.

Aurai-je le courage, cette année encore de tenir mon journal quotidien ? J’en doute, bien sûr, comme chaque année, et puis… Un billet, presque tous les jours, j’espère, au fur et à mesure de l’avancement de la chose, quel défi. Surtout, ne pas se relire, jamais. Oublier ce que j’ai écrit les années précédentes, repartir de zéro comme le nouveau départ qu’est chaque la vendange. Dire des choses simples et vraies. Ne rien cacher, ou si peu, laisser une trace, pour plus tard, tout en sachant qu’une fois mort, il ne restera rien de tous ces efforts et de tous ces rêves. Et que c’est bien ainsi. Parler donc des doutes, des espoirs, des renoncements, aussi, du hasard, qui me semblent de plus en plus présent dans ma philosophie de culture et de vinification (et de vie, bien sûr…), demandez le programme. Et des photos, à défaut de savoir faire et mettre en ligne des vidéos…

Début prévu mercredi, doucement, au niveau des vignes, paresseuses et donc du blog. Demain, c’est jour d’embauche. 48 contrats à signer et à faire signer, de plus en plus complexes (on en reparlera), avec toujours l’impression d’être un délinquant quand on choisit de faire travailler des hommes plutôt que des machines. Drôle d’époque. Météo grise, pluie annoncée, mais bon, il faut bien commencer un jour. Demain, ce sera olives, surtout, début de la récolte des Lucques qui s’annoncent bien. Arriver à retenir le prénom de chacun, former les binomes de récoltes, répartir véhicules et matériel, la journée va être compliquée. Mais bon, on est en terrain connu, peu de craintes.

Il en est tout autrement au niveau de la çave. Nouveau bâtiment, industriel mais élégant, carré mais pratique, contemporain et pas arrogant comme le sont aujourd’hui tant de caves. On aura l’occasion d’en reparler, on a quatre à cinq semaines à passer ensemble, si tout va bien. Nouveau pressoir, nouvel égrappoir, nouvel espace, on va avoir des choses à raconter. Attention, ceux qui ont lu les années précédentes le savent, on devient parait il vite accro…

Le millésime s’annonce grandiose, en tout cas au niveau des raisins. Peu de mémoire ici, chez les hommes ou les bouteilles, qui pourraient aider car le grand vin est une chose nouvelle. Disons que des années comme ça, on en voit peu dans la vie d’un vigneron. On évoquera bien sûr les conditions climatiques. On a le temps. Raisins somptueux, pas pressés de mûrir, très différents chez nous de ceux des voisins ou du département, sans que je puisse réellement expliquer pourquoi. L’amour, peut-être ? Ca me fait toujours drôle quand je lis les témoignages des biodynamistes, ils parlent toujours d’énergies mystérieuses. Jamais d’amour. Pourtant, pour moi, la clé du mystère est à chercher dans cette direction…

Que fait le vigneron la veille des vendanges ? Aucune idée pour les autres. Moi, je cuisine, seul si possible. Trop de pression, trop de questions, c’est pour moi la parfaite activité pour oublier, surtout quand le menu est compliqué et demande beaucoup d’organisation. Occuper son cerveau et ses mains, tout son corps, tous ses sens, pour remplir son cerveau, déjà en mode turbo, multi-core et multi-tâches, d’autres pensées qui occupaient la place, de doutes, surtout. Tartare de saumon citron vert olive, pigeon fermier et son jus au romarin, carottes bio au gingembre, petits pois frais, tarte feuilletée aux mirabelles et son coulis pomme/prune au beurre salé, j’ai aussi fait un peu de confiture, histoire de ne pas avoir de temps de cerveau disponible et lancé un saumon mariné à la suédoise pour le milieu de la semaine, au cas où. Vaisselle inclue, cuisine nickel à la fin du jeu. Chacun son exutoire. Je devrais faire du sport, je sais. Mince, encore raté. Chacun extrait sa dopamine où il peut…

Si j’ai le temps, je vous mettrai des recettes, tiens, d’autant que j’en ai promis certaines lors de mes quelques jours de vacances par ci par là (riz au lait, tartines de sardines…) On verra, parce que c’est long , les recettes de cuisine, et en ce moment, les journées sont, on va dire, occupées…

Ca fait du bien d’écrire. Il est tard, faut dormir, ça ne va pas être facile.

 

3 commentaires

  • Arelate
    02/09/2015 at 7:46 am

    Salut Hervé, comme tous les ans j’attends avec impatience ton journal de vendanges. Et comme disent nos voisins ibériques : suerte maestro !
    Amitiés, Roger.

  • Serres
    02/09/2015 at 5:53 pm

    A annee exceptionnelle , journal de vendanges idem!!
    Je suis prêt à dévorer votre prose!!
    Bon courage pour les semaines qui arrivent.
    Philippe

  • Guillaume
    03/09/2015 at 10:43 pm

    Bon courage à toute l’équipe!

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