Vendanges 2015 – Jour J + 17 – La vie rêvée de Charlize Theron


Hervé Bizeul, taille, poids, mensurations, bonnet poitrine.Ma journée mannequin, c’était hier. Et c’était… douloureux. En pleine vendanges ? Ben oui, en pleine vendanges. Après, compliqué de me prendre en photo avec du raisin…

Mathieu a beau être un excellent photographe (c’est à lui que l’on doit cette photo légendaire de Vingrau…), un homme charmant, un bon vivant, un amateur de vin, un fan de mon muscat et un des hommes les plus faciles à vivre que je connaisse, et bien poser pour une photo, pour un vigneron c’est l’enfer. Enfin, je sais pas en fait, pour les autres. Mais moi, j’aime pas ça.

Capture d’écran 2015-09-29 à 15.22.41

On a tous parait il un problème avec l’image que l’on a de soi-même. Mais bon, si on est tous égaux devant ça, comme dirait Coluche, y’en a qui sont moins égaux que les autres. C’est mon cas. Savoir que même que des acteurs ou actrices, considérés comme des sex-symbols, ne voient parait-ils jamais leurs films, se détestant physiquement ne fait rien à l’affaire. Je ne sais pas, en fait, ce que pense Charlize de tout ça, mais, de photo en photo, de vignes en vignes, au fil de la journée où Mathieu m’a suivi en me mitraillant, tout en tentant de me faire sourire, son nom est revenu souvent. Pour me détendre, sans doute. Pour m’expliquer que certains visages prennent la lumières et jouent avec elle mais… pas le mien. Bon, le but, vous l’avez compris, c’est de tenter de faire quelques bonnes photos de moi pour un article. De mes vignes, de ce petit bout de terre à qui je consacre ma vie. Quel enfer… Et dans mon cas, pas de Photoshop…

La veille déjà, idées noires. N’ayant rien à me mettre – vivant habilllé de haillons de parfois vingt ans d’âge – dans la nature, tel Robinson Crusoe, inutile de vous dire que mon regard de désespoir devant ma penderie dévastée aurait donné à mon pire détracteur l’envie de me serrer dans ses bras (en me relisant, je l’avoue, j’exagère peut-être un peu…). Après avoir tourné autour des Galeries Lafayette locales comme un chien autour d’un lampadaire, me voilà, pour la première fois, en train d’acheter des fringues. Sans styliste. Sans coiffeur. Sans maquiffleur. Les mains sales et les ongles noirs. Charlize ? Oui, Charlize, mais dans Monster…

Alors que la nausée commençait à m’envahir (ne vas t’on pas voir la ridicule nouveauté de mes vêtements ? Trop tard de toute façon pour les faire user par d’illusoires domestiques, comme le faisait parait-il les Lord Anglais du 19ème…), je tentais de continuer ma lecture du moment, «Le bonheur selon Tchouang-Tseu» (j’ai déjà évoqué sur ce blog ce formidable personnage du Taoisme, qui a toute mon admiration bien que je sois, vous l’avez deviné, plus Confucianiste au final;-). En à peine quelques pages, Tchouang-Tseu vint à mon secours, comme n’aurait mieux pu le faire un tirage de baguettes d’achillées.

«Lorsqu’un être accepte véritablement l’enveloppe corporelle qui lui a été donnée, cela signifie qu’il laisse ses regrets de côté et qu’il reconnaît ses déficiences. Qu’il ne se laisse pas envahir par les griefs, qu’il évite la comparaison. Qu’au lieu de tout cela il réfléchit à améliorer sa situation, cherche toujours à progresser».

Accepter l’enveloppe corporelle qui m’a été donnée… En m’endormant, je me dis que c’était, pour le lendemain, un beau défi, bien plus difficile qu’une journée de vendanges…

Magnifique journée, bénie des Dieux, lumières Olympiennes au Mas Llianssou pour quelques uns des derniers Carignan, lumière de fées au Clos du même nom, le soir, rasante, caressante, chaude comme la main d’une mère sur le fond de son enfant malade. Ne vendons pas la peau de l’ours trop tôt, mais je pense que c’est dans la boite.

Entre deux poses, je m’amuse à photographier le photographe, concentré…

Toi aussi, joue avec Doro, le vigneron et trouve le vilain chippeur de photo ! Montre le du doigt et crie très fort : arrête de flascher, flascheur !

29•Mathieu

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