Asia tour 2015 – Day 1 – Singapour Master of Taste


Voici donc que Robert Parker m’invite à Singapour. Peux pas m’empêcher de penser à Peter quand j’entends Parker. Spiderman n’est jamais loin, surtout en cette journée d’Halloween. Peut-être parce que l’enfant qui est en moi n’est pas si loin que ça, et que j’en suis heureux.

Après quelques années de réflexion et de flottement dans l’équipe éditoriale, le Wine-advocate se remet en ordre de bataille et part au combat avec ses Master of Taste. Je ne sais pas si tout le monde le sait ici, mais en 2012, la vente de la lettre si célèbre à un Edge-fund singapourien avait fait grand bruit dans le landernau viticole. Il devenait de toute façon impossible pour un homme seul de gouter les vins du monde entier, tant l’époque a changé et l’envie de faire, pour les producteurs, et de boire, pour les nouveaux consommateurs, de meilleurs vins a changé.

Dans ce que j’ai compris ici, derrière le fond, il y a surtout des amateurs de vin qui ont envie certes de faire fructifier leur investissement mais se sentent investis d’une vraie mission et animés d’une vraie passion. Ils avaient annoncé à l’époque leur désir d’évènementiel (un Chinois ne se lance pas dans un business sans une idée précise derrière la tête, quitte à changer en route ou à arrêter très vite, ce qui fait sa force, soit dit en passant) et voilà, nous y sommes.

Je vous avoue que quand j’ai reçu, avec d’autres vignerons du Roussillon excellemment notés par la revue en Mai, l’invitation, j’ai eu du mal à y croire. Car c’était vraiment une invitation, c’est à dire que je n’ai rien eu à payer. Dans le concept, c’est l’amateur qui doit financer la manifestation ou c’est un privilège que la revue leur offre en échange de leur abonnement. Continuer à vendre avant tout de l’information, rester au cœur du métier au lieu de se transformer en régie publicitaire ou en palais des congrès, voici qui donne à réfléchir sur notre presse nationale. Vaste débat, ce n’est ni le lieu, ni l’heure, de l’entamer, nous sommes à Singapour, au Grand Hyatt, sur Scott/Orchard, et le salon va commencer. 50 vignerons, triés sur le volet, deux vins maximum, tous notés obligatoirement au dessus de 90 points et 800 dégustateurs motivés attendus (puisque payants et abonnés), il faudrait être idiot pour ne pas trouver le concept intéressant, plus en tout cas qu’un énième salon en Asie, à 5 000 euros, où l’on sert à boire à des jeunes Chinois et Chinoises, certes charmants, mais surtout là pour faire la fête et s’arsouiller à bon compte au lieu d’apprendre, de comprendre et d’acheter des vins à boire quelques années plus tard…

Chaque Master of Taste a un thème, des gloires immortelles aux nouveautés encore peu connues en passant par les meilleurs rapport qualité-prix et j’en passe, sans doute des focus cépage ou régions. Au programme des events dans cinq capitales US, en Chine continentale, un peu partout en Asie. Comme le vigneron est invité (il paye bien sûr son billet et fourni les échantillons, au cas où vous n’auriez pas compris), et bien c’est le journaliste qui choisit lui même les domaines qu’il invite, dans aucune pression ni aucune création de dépendance, car le vigneron ne peut rien exiger en échange de son soutien financier, puisque… il n’y en a pas. Le Chinois est fin en affaire, bon sur le fond et sur la forme. Voilà qu’il nous le prouve encore une fois ici. Bien sûr il faut être à jour, pour le vigneron, de sa cotisation à Wine Advocate, une cotisation à 200 US $, ce qui, espérons le, lui fera un peu s’intéresser à ce qui se passe dans le reste du monde et l’enrichira intellectuellement en lui ouvrant l’esprit (qui n’est jamais assez ouvert…).

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Super salon, donc, du monde tout le temps, Alex a mis son tablier de sommelier et il est à fond. Il y a un buffet, simple mais bon, et même un chef, qui vous fait quelques pâtes ou un très bon risotto. Pour 48 $ Singapourien, on peut gouter une centaine de vins tous très bons, soit le prix d’un verre de vin industriel et un tapas ici. Quand on sais faire le win-win, on sait le faire. Quand on sait pas, on sait pas. 

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Je retrouve des vignerons amis du Roussillon (Mas Bécha, Château de l’Ou, Cazes, l’Edre) et d’ailleurs. Pas trop le temps de goûter, dommage. Une super initiative, on verra si Alex a fait de nouveaux clients privés très vite. Jeb Dunnuck invite quelques vignerons à une master class sur les Grenache de Barossa Valley, très intéressante qui me laisse penseur. Je ne goute pas assez d’autres vins, c’est clair. En même temps, il arrive un âge où l’on doit diminuer les influences extérieures si l’on veut vraiment créer. Faudra que je fasse un billet la dessus. Au mur, une superbe sculpture en métal d’une sorte de racine… J’aimerai bien avoir ça chez moi…

Scupture

Diner chez des clients fidèles qui sont devenus des amis, au sommet d’une tour toute proche. La générosité est là, les bouteilles aussi. Si tu n’as pas un bon foie, ne fait pas ce métier, mon ami… Sinon, tu seras tout de travers, la preuve. Merci Kenneth pour cette super soirée..

IMG_2118Je retrouve les vignerons à la fin du repas, l’idée de tenir jusqu’à minuit pour voir la finale de Rugby nous tenaille, mais tiendrons nous la distance ? C’est Halloween à Singapour aussi, on y fait de drôle de rencontres…

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Faudrait vraiment que je commence le Dark-Blog. Un jour… En attendant, jetlagué, impossible de dormir, alors, j’écris…

4 commentaires

  • Max Coste
    03/11/2015 at 3:38 am

    Dès le Day 1 du Asia tour 2015 – Singapour Master of Taste, vous n’aviez vraiment pas récupéré le décalage horaire (en français).
    Pour preuve :
    ‘… Car c’était vraiment une invitation, c’est à dire que je n’ai rien eu à payer’.
    Quelques lignes après :
    ‘ Comme le vigneron est invité (il paye bien sûr son billet et fourni les échantillons, au cas où vous n’auriez pas compris..’.
    Ben, non, Hervé ce n’est pas très clair pour moi.
    Ne parlons pas des photos, surtout la 4ème qui mériterait une rotation 90° horaire.
    Mais, c’est en découvrant la 5ème que je comprends tout et que je vous excuse !
    Elles savent vraiment y faire ces belles Asiatiques !

    • Hervé Bizeul
      03/11/2015 at 8:27 am

      Dans un salon, on paye sa place. Pour un évènement de ce type, entre 3 et 5000 euros. Là, c’est gratuit. Dans tous les cas, on paye son voyage et on fourni les échantillons. Ca me semble clair pourtant.

      Pour la photo à l’envers, ce sont les mystères de l’internet. Chez moi elle est à l’endroit. Peut être la rotation de la terre ? 😉

  • Max Coste
    04/11/2015 at 12:51 am

    D’accord Hervé, maintenant j’ai bien compris.
    Désolé d’avoir été ‘un peu lourd’.
    Bonne continuation.

  • pascal dieunidou
    03/12/2015 at 7:04 pm

    Hervé tu es vraiment très fort ! Juste je prenais le taxi pour partir du Hyatt quand cette superbe fille est descendue du sien, très décidée avec un cuir très moulant, se déhanchant fortement, un fouet à la main, traverse la foule à grand pas et rentre dans l’ hôtel comme dans un saloon. Avec mon amie nous avons été éberlué de la scène ! Et je la revois là sur ton blog qui prend une photo avec toi !

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