Asia tour 2015 – Day 2 – Zone de transfert

En rallye, en trial et en voyage de vigneron, les transferts, c’est ennuyeux. Et fatiguant. Après deux jours intenses à Singapour, me voilà déjà en partance pour Tokyo. Je n’ai pas la technique de mon ami P.L. qui semble passer sa vie dans les avions et doit tout connaitre des aéroports de toute l’Asie (tiens, Pierre, une flopée de gens badgés IBM hier au Hyatt ;-)) et l’avion m’ennuie autant qu’il me fatigue. Donc, petite envie de voler…

Mais je n’ai pas le choix. 5h45, je cherche un taxi dans les rues vides de Singapour. Sur la route, autour de moi, on rentre d’Halloween ce qui me vaut quelques rencontres surréalistes, surtout aux arrêts de bus… 7 heures de voyage entre Singapour et Tokyo alors que je pensais quatre, bêtement, et du coup, je sens que la journée va être très très très longue. Avant de partir, heureusement, je m’étais préparé sur Deezer une rapide compilation de musiques, dans le genre calme, qui vont m’accompagner toute la journée, ouf. Il faut aider Deezer. C’est Français, c’est bien contrairement à l’usine à gaz Apple et son Cloud pour mutants qui commence à me courir, et pourtant Dieu sait que je suis fidèle à la marque… Pour une fois qu’on fait un truc bien, allons y…

La première chose à acheter, pour le vigneron qui prend souvent l’avion, c’est, à mon avis ,un casque réducteur de bruit. C’est cher, mais y goûter, c’est comprendre combien la pollution sonore en avion est épuisante et je le vérifie encore ce jour là, au fond de l’avion de la Japan Airlines où la classe éco n’est ni meilleure ni pire qu’aileurs mais où les hôtesses sourient et semblent VRAIMENT contentes de vous voir, ce qui donne une bonne ambiance dans l’avion. Je devrais voler plus souvent JAL… Le vigneron, il vit dans le calme, dans la nature. Le bruit, c’est compliqué…

Pas beaucoup de fond à ce billet, j’en ai peur. j’aurais aimé, mais un voyage banal ne permet pas grand chose. Je regarde le ciel, les nuages, je repense à nos échanges, hier, avec mes amis vignerons dont certains ne font pas des voyages mais de véritables marathons.Je refuse désormais plus de dix jours hors de mon lit, je suis bien content de pouvoir me le permettre, mais certains enchaînent les villes et les pays, en Amérique du Nord ou en Asie surtout, pendant parfois plus de… 28 jours, record d’hier de l’un d’entre eux. Une folie. En racontant nos plus pénibles périples, hier, nous évoquions avec un sourire aux lèvres, ces néo-vignerons qui croient que «voyager pour vendre du vin» est une sorte de loisir où l’on joint «l’utile à l’agréable», sans avoir «l’impression de travailler». On déchante vite. C’est dur, fatigant, répétitif, c’est un combat contre soi-même, il faut une discipline de fer et un mental d’acier. Sans oublier la passion, avant toute chose, qui permet tout cela.

Arrivé à Tokyo. Il fait froid, genre dix degrés, il pleut. C’est l’hiver ou quoi ? J’ai pu dormir, j’en avais bien besoin. Je mets un bon quart d’heure avant de comprendre quel est le bus qui va m’emmener à l’hôtel. Garder son calme, réfléchir avant d’agir. Zen, quoi, alors que j’ai dix minutes pour trouver, parce que l’avion était en retard. En japonais, c’est moins facile, la fonction de google trad désormais couplée à l’appareil photo fait merveille, en vous traduisant visuellement les panneaux en temps réel, à la volée, si vous avez du réseau, bien sûr, gratuit ici. C’est magique. Bus Limousine orange, nom de l’hôtel, Yep, j’y suis. Le bagagiste est top, souriant, serviable (il y en quatre, en fait, en uniforme, impeccable). On vous remet un ticket de consigne, charge votre valise dans la soute du bus qui possède une super plate-forme mobile. Je repense aux bagagistes des cars Air France, une honte, qui jettent vos bagages comme des poubelles et, à l’arrivée, les donnent à n’importe qui-n’en-veut, en affichant en prime la fameuse «grumpy face» à la Française… Je suis au Japon, c’est bon…

Check-in, chambre superbe à l’Hyatt toujours où l’on m’a négocié un tarif d’enfer. Les amis, c’est bon, merci Lily… 15 minutes pour me doucher et me changer, c’est reparti pour un premier diner et affiner le planning de la semaine.

On mange quoi ? Suuuuussshiiiii ! Yes. Bon j’ai plein de photo pour vous, surtout de thon gras et je vais pas gêner pour faire envie à tous ceux qui adorent le thon gras et que je vais rendre fou ! On commence ? On commence.

Bon, à part ça, un super saké, servi dans une carafe carrée en cèdre qui lui donne un goût absolument merveilleux.

Un fruité exceptionnel et presque une acidité. Super. Ca s’appelle Dassat 39 et ce sera mon dernier mot, Jean-Pierre, parce qu’il faut que je DORME !