Asia tour 2015 – Day 5 – On accélère avant le départ


Dernière journée de tournée dans les rues de Tokyo. J’espère que ça ne vous lasse pas… Compliqué de dormir, à nouveau, alors, bien sûr j’écris en attendant le sommeil, pas avant 2h30 ce soir là. Ou plutôt ce matin là… 4h30 réveillé comme un jeune homme, je pense ne plus me rendormir et me dis que, peut-être, ce matin encore, un bain froid, après ? Iphone sur mode avion, sonnerie coupée, son coupé à cause du décalage horaire avec la France. Je n’ai rendez-vous qu’à 11 heures, j’ai le temps, je me rendors, enfin, sans même m’en rendre compte.

Et la housekeaper sonne ! Je me lève furieux et lui grogne un beau groupft français des chaumières. Un coup d’œil à l’Iphone avant de replonger : 11H02… Aie ! Yves est déjà en bas, il m’a sonné sans succès sur Wechat mais… Aie-Aie-Aie. Et ce n’est pas du Japonais. Un SMS, j’arrive, HEUREUSEMENT, on a rendez-vous avec l’équipe vin de l’hôtel… Je me raserai plus tard, je me suis douché hier soir, comme d’habitude, donc, mes délicieux phéromones ultra-virils ne dérangeront personne.

Déjeuner rapide avec l’équipe du Grand-Hyatt, grand fan de la première heure de Modeste. J’y rencontre Manuel, qui vendait avant les Sorcières à Singapore et connait bien Alex, mon agent actuel. Du coup, le contact est facilité. Il est marié avec une Japonaise, pense à rentrer en France, un jour. Ce serait à mon avis le couple parfait pour tenir un petit «boutique hôtel» attaché à un vignoble. Qui sait ? De toute façon, il va y en avoir de plus en plus, le modèle du genre, le plus abouti, étant à mon avis la superbe réalisation des Sélosse à Avize. Anselme est un Dieu vivant du Champagne, ici, tout le monde, mais alors TOUT le monde semble le connaître !

Direction The Door, non pardon, The Gate, bar à vin haut de gamme. Tout petit, mais je suis désormais habitué. Super sympa. Vins supers bons. Mais… pas assez chers. Désolé de vous décevoir, mais voilà bien le problème principal des grands vins du Sud en Asie. Vu l’inflation stupéfiante du prix des grands Bordeaux depuis dix ans, si l’on est pas assez cher, et bien l’on n’est pas pris au sérieux. En tout cas par une certaine clientèle. On regoûte. On regoûte encore. Finalement, le Faune… Yes. Un client de plus convaincu qu’on peut faire de grands vins en Roussillon. On va y arriver, je vous dis, moi, on va y arriver.

Capture d’écran 2015-11-04 à 17.20.46Très jolis verres au fait, avec un buvant (la partie qui touche vos lèvres) presque aussi fin que les Zalto, d’une belle forme et très pointu sur la mise en scène des arômes et des goûts des vins. Ca me rappelle les «impitoyables» qui ne laissaient rien passer. Là, vaut mieux ne pas avoir de déviances ni trop d’alcool, ni trop de volatile. Pas le temps de savoir la marque, dommage.
Capture d’écran 2015-11-04 à 17.20.57

Prochaine étape, Ginza. C’est le quartier du luxe, des affaires, on a rendez vous chez…Allez, devinez 😉Capture d’écran 2015-11-04 à 17.21.07 Bon, c’est chez Chanel, mais ç’est pas chez Chanel. Le tailleur ne me sied pas vraiment… Non, nous sommes chez Beige, le flan-ship d’Alain Ducasse en Asie. On monte sur la terrasse, un peu impressionné et TOP il y Gérard Margeon qui nous attend. De passage à Tokyo, il prend un moment sur son planning de fou pour gouter avec nous. Génial. Ca faisais très longtemps que je ne l’avais pas vu et il n’a jamais goûté toute la gamme ou presque.
On est à l’air libre, le ciel est bleu, le fond de l’air frais. On goute tout avec le chef sommelier, l’échange dérive vite, ça vole haut. J’explique ma vision du monde, en deux parties, les vins « problèmes » et les vins « solutions », apprise du bon François Mauss et faite mienne depuis. Il m’expose la sienne, les vins « énergisants » et les vins « calmants ». Loin d’être bête, cette vision du vin demande réflexion… Photo, devant le mur du superbe immeuble Chanel de Ginza où tout est beau, tout est chic, Karl est passé par là…Capture d’écran 2015-11-04 à 17.21.19

Un tour dans le restaurant, top stylé comme dirait mon fils avec le tissu en maille Chanel sur les fauteuils et le rappel des motifs si célèbres de la marque sur les cloisons qui séparent les tables. Un vin du Roussillon, un jour, ici ? On verra. Mais revoir Gérard m’a fait plaisir. Que de chemin parcouru depuis la sommellerie parisienne. La mondialisation a créé tant d’opportunité et tant fait évolué ceux qui se sont lancés dans le grand bain. Chapeau, l’artiste. Mais du coup on est vraiment en retard pour le rendez vous suivant et, ça, au Japon, ça ne se fait pas, surtout de fournisseur à client…
Capture d’écran 2015-11-04 à 17.21.34

On a beau sauter dans un taxi et souhaiter très fort qu’il vole, le trafic, dense à cette heure, fait envoler tous nos espoirs d’arriver à l’heure. Nous sommes dans un restaurant Français, très tradionnel, comme il y en a tant au Japon, dans un quartier résidentiel magnifique. Le soir tombe, il a plu quelques gouttes, la lumière est sublime, mystérieuse et romantique. Eric fait de son mieux pour dérider le sommelier, mutique, je prends mon air le plus contrit et m’incline de plus de plus en bas, autant pour le sommelier que pour Éric à qui je ne veux pas faire perdre la face. Je commence à prendre goût à la chose, à vrai dire, et cette politesse et ce respect permanents vont me manquer au retour, j’en suis sûr désormais.

Capture d’écran 2015-11-04 à 17.22.12

 

Allez, les vins le dérident, le faune le séduit. La commande est passée, les sourires reviennent. Le brouillard tombe sur les arbres du jardin, cet endroit m’apaise.

Le diner est à Roppongi, je vais pouvoir me doucher.

Laisser un commentaire

ABONNEMENT

Recevez les billets du blog dès leur publication. Et rien d'autre.

Archives