Ne pas se laisser abattre


Des temps meilleurs. Voila je crois que c’est ce que tout le monde espère en ce moment. Difficile, en cette période troublée, de trouver énergie et envie d’écrire. D’autant que vendredi dernier, nous étions Claudine et moi à Paris, à la Cigale, pour une dégustation pendant un concert… Le lendemain, c’était la Paulée.

Soirée d’inquiétude, puis d’horreur au fur et à mesure que, comme tout le monde, nous comprenions l’étendue de la catastrophe. Nuit courte, où il fallut de bon matin, dire à nos collaborateurs de ne pas prendre l’avion de 6h45, puis décider si nous maintenions la Paulée. Décision difficile. Mais tout le monde était sur le pont, les boulangers, les cuisiniers, les sommeliers, aussi nous décidâmes de maintenir.

Merci à tous ceux qui sont venus. Même si l’ambiance était un peu pesante au départ, le fait de se retrouver en groupe, autour de tables, un verre à la main et un morceau de « saucisson Chalossais au foie gras » devant soi, voilà qui je pense a fait du bien à tout le monde. Envie de rassurer son voisin, même inconnu, tandis qu’il vous rassure, laisser parler son instinct grégaire, communier ensemble de valeurs communes, c’était bien. Sur le plan purement psychologique vivre des bons moments juste après les mauvais, permet de plus, parait-il d’éviter aux mauvais de s’incruster dans notre système nerveux. Donc, buvons.

Une semaine plus tard, me voilà à Bruxelles. Je sais, on pourrait commencer à se poser des questions… La ville est comme morte, on se rend compte qu’on s’est habitué depuis longtemps à voir des policiers armes à la main, mais des militaires, pas encore, ni, à plus forte raison, aux VAB.

Ah, les VAB, toute ma jeunesse. Carpiagne, les «classes» pendant un long mois, à crapahuter dans le mistral glacé de janvier, la découverte des « Véhicule à l’Avant Blindé » et les cours de démontage/nettoyage/remontage du Famas. Pas sûr que je m’en souvienne suffisamment. Drôle d’époque. Alors, comme d’habitude, on boit.

Pas besoin de convaincre le Belge de s’asseoir avec le Français autour du banquet d’Astérix. Il est toujours partant. Voire plus. Après deux jours de dégustation chez notre importateur, déjeuner inoubliable du dimanche midi, 8 plats/8 vins, de 12 heures à 18 heures. Intéressant à filmer dans un contexte ethnologique pour montrer nos drôles de coutumes. 6 heures à table, avec des inconnus, on s’ennuie jamais, on se sourie, on éclate de rire, on vit, quoi.

Capture d’écran 2015-11-23 à 11.26.03

Le déjeuner se termine sur un «Boudin au foie d’oie maison, pommes caramélisées, sauce au jus de travers, couenne et raisins sultane» avec un Clos des Fées 2007 magistral qui prouve la capacité du Sud à faire de grands vins de garde, n’en déplaise à certains pour qui changer la hiérarchies des AOC en France est un peu comme vouloir déplacer les pierres tombales d’un cimetière : impossible… Je crois que je vais quand même sauter le dessert. Sauter, c’est le genre de mot à éviter en ce moment, comme me le fait remarquer en rigolant un convive… Merci à Didier Van Lint, au calme impressionnant, qui nous a envoyé huit plats impeccables à deux sans aucun stress. Un grand pro.

Capture d’écran 2015-11-23 à 11.26.15

Je reprends la route vers Bruxelles où la journée a été marquée par un état d’urgence de niveau 4, encore inconnue ici. L’armée est partout, Je dine chez des amis, on commence à diffuser partout des photos de chaton pour calmer des gens pendant «qu’une intervention est en cours».

Capture d’écran 2015-11-23 à 11.26.24

Drôle de monde. Me voilà encore dans le cœur de l’action, bizarrement. Je cherche vainement pour ce billet un titre marrant qui pourrait rappeler les «Agonie en Patagonie» ou  «Moche coup à Moscou», ou encore «Cinq gars à Singapour», titre inoubliables, entre bien d’autres, des OSS177 de mon enfance, que je lisais en cachette dans le grenier de la maison de mon grand-père. Ah, et «Tête de turc en Turquie», bien sûr.

Bon, c’est pas tout ça, espérons que la dégustation du lundi soit maintenu, pas comme le pauvre salon de la RVF, annulé ce week-end.

En attendant, bon baisers de Bruxelles.

Un commentaire

  • Francis
    24/11/2015 at 8:10 am

    Bons baisers de partout.

Laisser un commentaire

ABONNEMENT

Recevez les billets du blog dès leur publication. Et rien d'autre.

Archives