New York ? Glacial…


Bon, j’arrive, il neige. Comme c’est mignon… Ah, la neige à New-York… So romantic… Je vais peut-être me prendre une calèche à Central Park et croiser Marc Lévy…

Capture d’écran 2016-01-19 à 13.48.48

Une journée de battement. Comme un espace entre deux battements, en fait, une pause. Seul. A NY. Un dimanche, en plus. Mais le dimanche, bien des magasins sont ouverts, ici car neige ou pas neige, le commerce ne s’arrête jamais à New-York.

Il a dû mal dormir, le Bizeul, on le sent grognon. Pas du tout. Il a bien dormi. Vieux sanglier, il connait le truc : prendre le vol de 16 h au minimum, arriver à 20heures, se fondre dans l’énergie de la ville pour ne pas dormir avant 23 heures, quoi qu’il arrive, une camomille avant de se coucher, dormir 6 heures minimum et c’est réglé, on est calé. Ca c’était mal passé à Montréal l’année dernière, ça c’est super bien déroulé cette année à New-York. Un truc sur la pizza, peut-être… en plus, une petite danse sur Barry White devant ma glace en me rasant, c’était parfait.

Que faire à New-York un dimanche ? Marcher, encore marcher, regarder autour de soi, réfléchir, à tout, à rien. Alors, bien sûr, le charme de la ville agit, tellement on est formaté par des références littéraires ou cinématographiques. Là, un «pauvre» promène des chiens de «riches». Ici, un portier, bien sûr jovial et noir et en uniforme, enlève sa casquette et aide une locataire à quitter son taxi. Sur Broadway, la foule, surexcitée, cherche le «musical» qui va bien.

Capture d’écran 2016-01-19 à 13.49.23

Devant l’Empire State ou n’importe quel gratte ciel, le touriste lève les yeux, c’est à ça qu’on le reconnait; le New-Yorkais, lui, marche devant lui et surtout fait comme s’il ne voyait pas les « homeless » qui pullulent, tentant de trouver un peu de chaleur sur des bouches de métro, ou poussent des caddy parfois en hurlant. Quelle étrange ville, pourquoi fascine t’elle autant ? Ce qui me frappe, cette fois, c’est l’absence totale de conscience écologique : les énormes V8 sont toujours aussi présents, les fenêtres de l’hôtel même pas double vitrage, aucun tri sélectif en vue, pas de vélo, l’Amérique consomme son gaz de schiste et pense toujours «après moi, le déluge». Qui sait, peut-être, ailleurs ? Mais pas à New-York cette année. Clairement, je suis dans la sensation de la sourie verte, rat des champs trempé dans un monde trop urbain.

Un brunch avec C., un vieil ami, qui vit ici et vend du vin. Quel courage. Je ne sais pas si vous savez, mais le marché US, c’est la galère pour des petits vignerons comme moi. Un bousin préhistorique, hérité de la prohibition, avec trois niveaux de licences d’importation, sous la responsabilité du BATF, qui gère aussi…les armes à feu. Vendre du vin à un mineur, c’est ici un crime fédéral. Mais tout le monde a un colt, un fusil de tireur d’élite ou un Uzi chez lui. Cherchez l’erreur. Entre le vigneron et le consommateur final, il y a parfois plus de 7 niveaux d’intermédiaires au niveau de l’information et trois au niveau des marges. Sur un vin vendu 100 dollars dans un restaurant, combien reviendra au vigneron, à la fin, surtout quand, comme nous, les rendements très bas augmentent mathématiquement les coûts de production ? Le reste, des frais, des taxes, la rémunération d’un importateur national, d’un régional, d’un caviste ou d’un restaurateur. Chacun bosse dur, pour cela et, à la limite, le problème n’est même pas là. Le problème, c’est le manque absolu de fidélité, la fameuse «loyaulty» dans les rapports commerciaux. Il y a dix ans, ce blog commençait ici et, enchanté par mon premier voyage, je pensais avoir «ouvert» le marché New-Yorkais. Je ris encore de ma naïveté… Ici, la nouveauté prime, le discount, la promotion, la pub, le marketing, le pouvoir que met une «marque» à s’implanter. Le marché est immense, tout le monde se«bat» l’un contre l’autre, à coup de budgets, de trucs dont je ne connais même pas le nom. Et l’erreur du vin français, c’est surtout de ne pas avoir pris la peine, sur ce marché finalement très jeune (il y 30 ans, ici, rares sont ceux qui buvaient du vin), c’est de ne pas avoir pris le temps ni la peine d’expliquer la différence être un petit vigneron artisanal et un industriel du vin, aux moyens illimités. En tout cas pas au grand public.

Bon, en attendant, on brunche en musique, ce qui est plutôt sympa, on se dit que rien n’a vraiment changé pour l’instant et que le fantasme d’avoir 30 clients pro aux USA entre les cavistes et les restau, mais fidèles, va rester à l’état de fantasme. Une pensée reconnaissante pour tous nos clients Français qui vous permettent d’avoir juste envie et pas besoin de vendre sur le premier marché du monde… Un café «régular», et me voilà à arpenter les rues. J’ai pris de bonnes chaussures, chaudes. Mais pas de gants ni de bonnet. Ca va manquer…

Je me demande qui ça intéresse, mes ruminations New-Yorkaises… mais bon, voilà mes miscellanées de la journée.

Que retenir ? Que la boutique du «musée of Sex», à deux pas de l’hôtel, ressemble de l’extérieur à un Apple Store, le sex toy remplaçant les Iphone. Steve, si tu me lis… Qu’on peut se faire faire des New Balance sur mesure en 6 «business day» avec le «N» de la couleur qu’on veut, pour juste 500 dollars, à peine… Tiens que justement, le dollar à parité, c’est moins drôle que quand c’était à 1,50 et que bizarrement, ça fait pas vraiment baisser le prix des vins. Que les bijoutiers sont tous ouverts le dimanche, même les plus improbables dans la rue la plus minable de Manhattan. Que tu peux faire passer le prix d’un sac à dos basique de 149 dollars à 99 dollars si tu prends l’air vraiment pas intéressé et si le gars voit le trottoir se vider au fur et à mesure que la neige se renforce. Et oui, à NYC, on marchande… Que 32° Farenheit, c’est 0° et qu’à 17, tu regrettes de n’avoir pas pris ta chapka en polaire, toujours moins ridicule que les capuches goose trucs qui pullulent. Que chez M&N’S, il font toujours des smarties personnalisées (spécial dédicace aux plus de 50 ans qui connaissent le nom..). Que les marchands de tapis sont comme les bijoutiers, ouverts le dimanches de janvier mais on se demande un peu pourquoi parce que personne ne les visite, sauf moi qui ait bien failli acheter un tapis… Il était beau, non ?

Capture d’écran 2016-01-19 à 13.49.43

Que rien n’est gagné pour Hillary Clinton qui a vraiment une tête très dure à la TV. Que certaines marques  de Jus d’Orange indiquent désormais «jamais à partir de concentré», grand changement mais pas meilleurs.

Capture d’écran 2016-01-19 à 13.47.30Que certaines marques de lait fermenté jouent la carte du pro-biotique et que ça va devenir sans aucun doute un marché en France demain.

Capture d’écran 2016-01-19 à 13.47.45

Que les bottes en daim noir talon plat, c’est vraiment la tendance, ici, cette année, pour tous les âges. Que la marihuana artificielle est dangereuse (c’est quoi la marihuana artificielle ?). Qu’une femme a acheté 9 500 dollars de caviar et a oublié de les manger. Ah. Mais pourquoi c’est marqué en gros sur une entrée de subway, ça j’ai pas compris. Que j’ai failli aller manger dans ce Coréen dont j’ai adoré le nom…

Capture d’écran 2016-01-19 à 13.48.28

Qu’il y a une app qui te permet de communiquer par SMS avec ton psy, et que le code MS777YFT te permet d’avoir 30 dollars d’écoute gratuite. Que j’ai failli acheter un lustre, aussi, mais je sais pas si Air France aurait voulu le transporter, vu que chaque boule faisait bien 80 cm de diamètre et je pense que j’avais pas la hauteur sous plafond… Mais c’était super beau.

Capture d’écran 2016-01-19 à 13.56.07

Demain, on attaque. Mercredi, on rentre. Déjà ? Oui, déjà.

 

 

Laisser un commentaire

ABONNEMENT

Recevez les billets du blog dès leur publication. Et rien d'autre.

Archives