Bons baisers de Shanghai


Que de plaisir ce matin, alors que le jour se lève sur Shanghai, de rouvrir à nouveau ce blog ! «Si ton bol est plein d’eau boueuse, inutile de rajouter de l’eau pure si tu veux le nettoyer. Tu n’y arriveras jamais. Il faut d’abord le vider, le nettoyer, puis le remplir à nouveau. Un peu d’eau claire suffira alors… » Un peu de sagesse orientale à deux balles, de bon matin ici, petit scarabée, pour que tu comprennes que, parfois, il faut faire de la place au vide pour avoir ensuite envie de le remplir.

Ecrire un blog est un long flux suivi d’un long reflux et jamais, c’est promis, je ne me forcerai à écrire. Pourtant, je l’avoue, les billets furent nombreux, depuis NYC, à venir tourner dans mon petit cerveau, criant pour exister. Certains sont prêts, il ne me reste plus qu’à les écrire, un jour. Ou pas. Sur la pluie, qui ne vient pas, la taille qui se termine, les vins de 2015 qui prennent forme, sur la fin du forfait agricole qui montre bien que Hollande aura été le fossoyeur de l’agriculture, celui qui donna le coup de grâce… Tout viendra à point à qui saura attendre. Ainsi va le blog.

Week-end à Shanghai, donc. Mais dans quel monde on vit, madame Michu ! En tentant d’attraper mon vol, jeudi, en retard comme d’habitude (le vol AF 112, pas moi…) je me posais des questions sur l’étrange époque que nous vivons où, arrivé vendredi après midi à Shanghai, j’en repartirai… dimanche soir, la nuit tombée. Dire qu’il fut un temps où l’on mettait des semaines en bateau pour faire la route… Là, je ne passerai en Chine que guère plus de vingt quatre heures, puis Zurich et Lausanne, dans la foulée. Drôle de vie, où, pour quelques heures, me reviennent en tête les paroles du blues du business man. Non, je passe pas la moitié de ma vie en l’air, dans tous les Hilton de la terre et, d’ailleurs, je n’ai pas de secrétaire. Mais bon, là, Bettane et Desseauve faisait un salon à Shanghai, j’avais besoin d’air, mon petit importateur sur place d’un peu d’aide, alors, j’ai dit oui, même si le temps était compté.

Faut dire que j’aime Shanghai à peut près autant que j’exècre New-York. J’aimerais pouvoir vous donner des raisons objectives à la chose, mais, honnêtement, il n’y en a pas. Ici, tout est plus grand, plus haut, plus sauvage, plus mystérieux à une âme occidentale, je n’ai pas d’avantage les clés de la ville que je ne les ai à NYC. Mais bon, voilà, ici, je me sens bien. Va comprendre, Charles… Un peu chez moi, tout en sachant que dans deux jours, mes vignes me manqueront presque autant que mes enfants.

Anyway, comme toujours avec Air France, tout va de travers. Vol retardé à Paris, puis vol annulé à Perpignan, à cause du vent, ce qu’on ne peut bien sûr pas leur reprocher. Il ne me reste plus que quelques minutes pour trainer dans les boutiques et j’hésite longuement devant cette magnifique caisse bois de 4 x 37,5 de Cheval Blanc. Une autre fois, peut-être…

Shanghai2016•Cheval

Vol en retard, plus qu’agité on va dire, correspondance limite, bus en retard, j’arrive grognon à l’enregistrement, puis dans l’avion, mais, grâce à un travail sur moi même, j’arrive désormais à expliquer mon côté Orangina rouge. «Tout va bien se passer, Monsieur Bizeul, m’annonce peu après la chef de Cabine, attentive à mes tracas ». Las, elle n’a pas vu la Chèvre et ne sait pas que je suis en quelque sorte le «Monsieur Pignon» de la compagnie. «Mais non, détentez vous, c’est ridicule !». Ca ne rate pas, en plein vol, impossible d’éteindre les lumières de la cabine et donc de dormir. Mieux vaut en rire… L’avion est vide, j’ai pu me surclasser avec mes miles, on se détend, il y a pire comme job…

De retour au Parc Hyatt. Voilà bien mon hôtel préféré en Asie (ce qui ne veut pas dire grand chose, vu que je n’en connais que quatre ou cinq, mais ça fait «stylé » comme disent les jeunes). Au sommet du Financial Center, j’aime les textures, les ombres, les proportions de cet hôtel, fait à coup sûr par un japonais; Les grandes portées du building m’évoquent un ancien palais impérial, limite « Dune », les espaces et les dimensions de la chambre, les matières de la plus raffinée à la plus brute et, bien sûr, la vue sur la ville, hypnotique, de jour comme de nuit, tout me plait. Je suis face à la fameuse tour de télévision, je la regarde s’allumer alors que la ville s’endort, me souvenant avoir lu il y a peu que les Chinois ont utilisé plus de béton en vingt ans que les USA depuis la création du pays…

IMG_8338

Petite sieste, pour recaler le vigneron, puis diner en ville avec des clients privés. Donc privé. Il me faut des photos pour meubler, je vous prends donc mon chauffe-théière, tiens, hyper stylé. J’aime le thé vert, je suis aux anges…

Shanghai2016•Théière

Dans le parking, le progrès est là et on peut recharger sa Tesla.

Shanghai2016•Tesla
Ce monde ne va pas durer, profitons en pendant qu’il est encore temps, savourant le fait que moi, j’ai fait ce que j’ai toujours voulu faire. Même si je ne suis pas un artiste…

Un commentaire

  • Roger Nesti
    05/03/2016 at 9:35 pm

    Salut Hervé, et pendant ce temps il y en a qui galèrent au Salon du Vin et des Gourmets du Pays d’Arles. 😉
    Amitiés,
    Roger

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