Vendanges 2016 – Jour J plus 15 – Faire le tour des clotures


Le jour se lève. Le soleil peine à sortir de la mer et enflamme le ciel tel un coucher de soleil sur la savane africaine. Je n’avais jamais remarqué cet arbre, au loin, à la limite des oliviers et de la vigne, à la Chique. Today, c’est son jour et le mien : j’adore l’ambiance de cette photo, due totalement au hasard…

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L’équipe de vendange se met en route doucement dans un brouhaha… Comment dire ? Un brouhaha fatigué, joyeux surtout de sentir que l’essentiel est fait, que, bientôt, on va pouvoir remarcher droit et non courbé. Devant les bâtiments de la Chique, un lot d’échalas brisés attend d’être retaillé pour un autre usage. «La plus petite économie contribue au maintien des salaires» disait mon ami Charlou. Etre vigneron, c’est être écononome, en tous cas ici. Ailleurs, je ne sais pas.

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Un grand plateau de Carignan, un solde de grenache, encore un peu de Cinsault, il faut finir la Chique dans un ordre, je l’avoue, un peu décousu. C’est un peu mal tombé cette année, on a pas pu terminer comme nous l’aurions voulu toutes les parcelles que l’on avait commencées, on va s’en occuper aujourd’hui. C’est peut être un peu mûr, mais, finalement, on dépasse à peine 14° et il n’y a aucun grain passerillé. Bien étrange année, bien malin qui peut m’expliquer pourquoi certaines vignes ont décroché sous l’effet de la sécheresse et pourquoi d’autres ont tenu. Après la nouvelle petite pluie de dimanche, le feuillage est beau, étrangement beau en ces derniers jours de septembre. Les feuilles n’ont aucune envie de tomber, la machine est toujours active, la photosynthèse marche à fond, tant mieux pour les réserves, la vigne est en train d’en faire. Les rosés et les brumes matinales font beaucoup pour la chose. C’est parfait.

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Une autre équipe commence à démonter les clotures électriques. Plus de quinze hectares protégés cette année, un passage permanent pour vérifier les tensions, changer les batteries, lutter, aussi, il faut le dire, contre la malveillance de certains… Déjà qu’on avait pas beaucoup, si en plus on se l’était fait manger… Long à poser, long à déposer, mais bon, comment faire autrement ? On démarre…

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Les sangliers ne sont pas les seuls à vouloir notre perte. Les merles, très actifs dans certains secteurs, picorent gentiment grain après grain, en bordure de parcelles. D’autres animaux, nocturnes, ont trouvé le couvert et creusent pour se construire un gîte…v2016blaireauterrier

 

Je n’ai rien contre les blaireaux, animaux propres qui font leurs besoins et les enterrent, comme les chats, vivent la nuit et nous ennuient peu. Ils se faufilent sous les clôtures, mangent quelques dizaines de kilo, c’est la nature, la vie, l’écosytème. Celui ci n’a pas aimé sa rencontre de la nuit avec un fêtard retour de bal. On le range gentiment sur le bas côté, il n’était pas vieux mais faisait bien déjà une dizaine de kilos. v2016blaireau

La fatigue augmente, mais on voit la fin, plus que quelques hectares de Carignan et de Mouvèdre à rentrer et l’on pourra non pas arrêter mais se consacrer à la cave…

 

 

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