Diner au sommet


Retour au Park Hyatt. Superbe hôtel, ambiance zen. Je suis fan de la chaîne en Asie et, honnêtement, j’aimerais avoir les moyens d’y descendre plus souvent L’hôtel est neuf, ouvert il y a quelques mois à peine. J’aime la décoration très dépouillée. Le lobby est au 60 ème étage. Ca change de Vingrau. Les monticules de bois accrochés aux murs sont impressionnants, la «hutte» centrale dans le hall d’accueil aussi. Et si, avec des douelles, je me faisais une cabane de vigne ? Une idée comme une autre. Y’a qu’à, faut qu’on.

Je retrouve ma chambre, la vue incroyable sur Canton, mes toilettes japonaises dont le bâtant s’ouvre de joie quand il me voit… Toto a fait encore des progrès (c’est la marque, Toto, au fait, leader en Asie) et un jour, je m’en offrirai une, qui sait ? Elle s’éclaire désormais la nuit quand vous approchez d’elle et qu’elle détecte votre présence, un bouton relève et rabaisse ses deux abattants (et oui…), déclenche la chasse automatiquement, chauffe la partie en contact avec vos fesses et sans doute d’autres choses, mais c’est en Chinois et ma prudence légendaire me retient d’appuyer sur tous les boutons… Assis sur mon trône, au 69ème étage, je rêvasse un court instant à un crowfunding où vous pourriez tous vous cotiser, oh mes lecteurs, pour me remercier de tous ces blogs de voyage. Revenons sur terre…

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Douché, changé, je me dirige dès 18 heures vers la salle de restaurant, au sommet de l’hôtel, pendant que la nuit tombe sur la mégapole. Là, dans l’entrée, je me marre : Georges a fait imprimer ma photo en taille réelle et je me voilà les yeux au ciel à l’entrée des salons. Aucun risque de me voir gonfler encore au niveau des chevilles, diront mes détracteurs, je suis déjà au maximum depuis des années… Pensif, je me dis que je suis quand même fier de promouvoir le Roussillon «par le haut» car, ce soir, ce sont 25 top clients qui viennent partager six millésimes de petite Sibérie. On dira ce qu’on voudra, mais cela change l’image de ma région. Lentement. Mano à mano. Mais ça la change. Content de continuer mon lent travail de «brise-glace» qui, je l’espère, ouvre des voies à mes confrères du Sud tout entier.
hb

En rentrant dans la salle, là, je l’avoue, je tique un peu.. sur 6 x 3, le cirque de vingrau s’étale sur un des murs, me voilà, en montage, encore devant. Bon, je vais m’en souvenir je crois, de ce diner.

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La table est prête, très impressionnante, la sono en place, les vidéos prêtes. Euh, quelle vidéo ? Ouf, celle qu’a tournée l’équipe de Goerges, en aout, dont je vais voir le pré-montage pour la première fois.

table

En attendant que tout le monde arrive, on déguste la gamme, en commentant chaque vin. La bouteille de vieille vigne est un peu fermée, un peu tard pour une décantation. Le reste, honnêtement, pas mal…

gamme

Tout le monde se met en place, le couvert est parfait, les verres top, le menu engageant. Ca rigole pas. La vidéo démarre, elle est super, mêlant en fait l’histoire du Clos des Fées, celle de la région, de la ville, de la gastronomie locale. Bon, c’est en chinois, mais je souris en me voyant : le réalisateur n’a choisi que des moment où je semble contemplatif, rêveur, inspiré, ça donne une drôle d’image de moi. Trop tard pour changer. J’aurais dû faire plus attention. L’image, c’est un métier, un de ceux que je ne maitrise pas. Claudine choisit les tomates, Serge montre son potager, on partage un poisson sur la plage, chez Biquet, le résultat est très engageant. Je vous la montrerai en début d’année, c’est promis. Il parait que les plus grands acteurs détestent se voir à l’écran. Alors les vignerons… Pas facile. Et pourtant, c’est l’avenir, il faudra parait il tous passer par là.

couvert

Le déjeuner commence. Pinot noir à l’aveugle, prometteur, puis six petite sibérie, direct. Première fois que je fais ça, dernière sans doute aussi. Les vins sont très fermés, 2009 et 2007 ont ma préférence mais la cuisine du chef, allemand, très internationale, ne les arrange pas. Certains clients prendront des bouteilles entamées, confirmant le lendemain que les vins sont bien meilleurs après une longue exposition à l’air. Ouvrir deux jours à l’avance, cela reste compliqué en voyage; à la maison aussi. Les vins sont de garde, trop jeunes, très impressionnants néanmoins. Je consulte Georges, il est d’accord que 3 clos des fées et 3 petite sibérie auraient sans doute été mieux. Mais nous sommes en Chine, Ficofi et d’autres ont habitué les grands amateurs à des séances d’ouverture de vins cultes hallucinantes, donc, on s’adapte.

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Il est temps d’animer le diner. Présentation du Rousillon, du domaine, de la cuvée, je parle en français, pendant que mon ami Mu Chao, qui a fait un stage au domaine traduit. il vit à Canton, voyage pour les vendanges dans le monde entier, parle un français parfait. Merci Chao. Excercice difficile que celui de l’animation de repas, je n’ai pas l’impression d’exceller, mais tout le monde semble content, autant que je puisse le voir, parce que la norme, c’est un peu poker face.

Fin de la soirée, un verre avec l’équipe et au lit, demain, grosse journée encore à l’école du vin locale.

Je sais désormais écrire «Hervé» en Chinois… Cool.

prenom

3 commentaires

  • Michel SMITH
    15/12/2016 at 10:16 am

    Dis donc, ton poster géant dans la salle, ça fait un peu « Mao guidant le peuple vigneron à travers les montagnes du Roussillon. 😉

  • Pascal
    24/12/2016 at 9:37 am

    HERVE 先生
    Maître HERVE !
    Moins spectaculaire de prime abord que le 6×3, mais çà en jette ! 😉

  • Gwen
    10/02/2017 at 9:44 am

    Je n’avais pas vu tes postes de fin d’année, et si je peux me permettre, ton prénom en chinois ne correspond pas du tout ! à moins que ce ne soit la prononciation cantonaise 🙂

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