Vendanges 2017 – Jour 5 – Potron minet


Bon, voilà, on coupe. Levé 5 heures, ça va être la norme pendant un moment, regroupement des vendangeurs et des camions frigorifiques, direction les parcelles pour couper dès que le soleil se lève. Ici comme dans la vie, les heures d’avant midi «comptent double», comme disait ma Grand-Mère pour le boulot. Elle disait la même chose des heures de sommeil d’avant minuit, d’ailleurs. La sagesse populaire, il n’y a pas mieux. Le problème est que je ne suis pas encore assez crevé pour tomber comme une masse à 22 heures mais au contraire bien assez stressé par ce début de vendanges pour avoir du mal à m’endormir. Compliqué. C’est un peu mon mot fétiche pendant cette période. Cela signifie tout et n’importe quoi: Difficile. Épuisant. Pénible. Complexe. Dur. Enfin, compliqué, quoi.

Les porteurs sont frais, on peut y aller.

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Vendanger, c’est comme le vélo et quelques autres choses, cela ne s’oublie pas. D’une année sur l’autre, on retrouve vite les bons mouvements : La flexibilité du poignet, le bon positionnement du seau, l’endroit où il faut couper, instinctif depuis longtemps, les quelques feuilles enlevées pour mieux voir, le coup d’œil sur la souche qui arrive pour se préparer, le réflexe de prendre plusieurs grappes à la fois pour les mettre ensemble délicatement dans le seau, j’en passe et des meilleures. Le corps se courbe, les genoux se plient, parfois l’un d’entre eux touche la terre, pour s’économiser.

Un jeune grenache blanc, bien planté, nous rend bien les soins prodigués: C’est mûr mais pas trop, fruité, frais, bien adapté au profil du vin que l’on espère.
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Le jeu commence, habituel, celui de vous faire de bonnes photos de vendangeurs. Ce n’est pas gagné, comme chaque année, car tout le monde avance, concentré et, chez nous, disons que ça rigole moins que chez certains où, avouons, le, c’est un peu la foire. Chacun sa façon de faire après tout, mais ça doit commencer à se savoir dans le coin, qu’au Clos des Fées ça bosse, parce que j’ai de moins en moins de demandes spontanées de locaux… Disons que pour vous donner un exemple, je pense que l’équipe, en milieu de vendange, coupe par personne deux fois plus de raisins que d’autres «coyes» comme on dit ici. Chacun ses choix.

J’ai un besoin viscéral de voir le raisin que je vais vinifier, le couper, dans l’idéal. Mais bon, d’autres tâches m’appellent, là n’est pas mon talent et, deux heures de coupe après, me voilà voguant vers l’oliveraie, cueillir des olives et former les nouveaux arrivants.

Le soir, mon corps me le fait lourdement payer et me rappelle que je n’ai plus vingt ans, depuis longtemps, et que j’ai intérêt à m’en souvenir. Tant pis, content de ma matinée, pas prés à renoncer.

Beau jus, nerveux floral, degré modéré, on a bien fait de cueillir aujourd’hui.

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