Vendanges 2017 – Jour 11 – L’art de l’effeuillage


Effeuiller ou ne pas effeuiller ? Voilà la question.

Chaque année, elle se pose. Chaque région a sa réponse. Google aussi. En tapant «effeuillage» sur  le cher moteur de recherche, on se retrouve devant une flopée de cours… « d’effeuillage burlesque ». Agréable. Je vous les conseille. Enfin, pas tous. Mais bon, de toute façon, ça n’est pas le sujet. Si j’écrivais un blog sur «l’Art du Préliminaire» comme certains me rappellent l’avoir un jour promis, j’aurais des lecteurs, et pas qu’un peu, mon cochon !

Donc, revenons à nos feuilles, les vraies, globalement, cela fait belle lurette qu’on effeuille plus au Domaine. Contrairement à Bordeaux, où, vous le savez, toute l’œnologie moderne a été «inventée», ce qu’il est difficile de nier. En revanche, de là à penser que ce qui a été inventé à Bordeaux est valable pour tout le vignoble, il y a un monde. En fait, c’est tout le contraire, bien souvent, qu’il faut faire en climat Méditérannéen, qui n’a, je crois qu’on en a eu encore une bonne preuve cette année, rien à voir avec le climat des bords de la grande bleue. Ceux qui ont pris des vacances en Bretagne me comprendront…

Donc, vive les feuilles, qui nous protègent des brûlures du soleil comme le parasol protège nos corps enduits de crème lorsqu’on est sur la plage. A la veille des vendanges, les feuilles du bas du sarments commencent à sécher. On a, dans la saison, parfois enlevé les entre-cœurs, encore que, sur des vignes équilibrées et à qui on demande peu mais bon, ce n’est même plus nécessaire. On se contente alors, bien sûr, de 30 hl de vin fini chaque année, quand tout va bien. Ca me va bien.

Pour le plaisir, je vous ai photographié une vigne, mardi, juste avant la vendange, non effeuillée et effeuillée.
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On voit bien la beauté des raisins, bien à l’abri tout l’été, ayant, grâce au vent, eu alternance d’ombre et de lumière, la perferction pour la finesse des tanins et pour les précurseurs d’arôme. Bon, les vignes poussent sur les cailloux, ou presque, on est loin de certains «terroirs». Elle a sept ans. Ailleurs, elle en aurait deux. On s’étonne que les vins, au final, ait un peu de caractère. C’est pour ça.


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Sur échalas, le problème est le même. Cette année, les clôtures électriques ont fait leur boulot et les cochons sont restés dans leurs garrigues. On a un gobelet avant et après un effeuillage doux. C’est spectaculaire.

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Mais pas question d’effeuiller les Syrah à ce moment de l’été. Certes, il fait meilleur, mais encore chaud et, sans nuages, les rayons du soleil peuvent, en cette saison, brûler en quelques heures. Les peaux se dessèchent, flétrissent, puis passerillent (sèchent). Surtout, très vite, le fruit frais est remplacé par le fruit mûr, puis, très vite, par le fruit cuit.

Syrah magnifiques sur Vingrau, maturités parfaites, peaux épaisses, pulpe se détachant bien, on est je crois, pour une fois, vraiment dans le bon jour pour vendanger tout ça. Même s’il est encore loin, je vois le déroulé des deux prochaines semaines s’inscrire clairement désormais dans mon esprit. Il faudrait se détendre un peu…

P.S. : j’ai piqué la photo d’en tête sur ce site. J’espère qu’ils ne m’en voudront pas. A quand une séance d’effeuillage lors d’une dégustation de Clos des Fées ? 😉

Un commentaire

  • Pascal
    14/10/2017 at 8:15 am

    Finalement, l’effeuillage d’une fille, c’est aussi l’art d’enlever des feuilles de vignes, n’est-ce pas ?

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