Vendanges 2018•Préparation – Badinages


Si vous vous intéressez un tant soit peu au vin, vous avez dû apprendre que les vendanges sont bien avancées en Champagne, commencées en Alsace, en Bourgogne et sans doute ailleurs.

Ici aussi, on commence à voir de-çi, de-là, dans les vignes, quelques «colles» («coyèèès», avec l’accent), les équipes de vendangeurs en Catalan et surtout des machines à vendanger. On fait un peu de blanc, les muscats secs, sans doute du rosé. Pourquoi pas.

En passant une longue, longue journée dans les vignes, samedi, je me disais qu’on allait sans doute commencer dans la semaine, quelques blancs pour les Sorcières, Modeste dans la plaine ou les Cinsault de la Chique, mais que sur les grands terroirs calcaires de Vingrau, on allait pas, mais alors pas du tout se mettre la pression… Pour vous dire, si je n’avais que ceux-là de raisins, je serais bien parti deux semaines en vacances…

Histoire de ne pas passer pour un blagueur, je vous ai fait des photos de ma petite parcelle de Cabernet-Franc, histoire que vous ne me preniez pas pour un fou : on est à la fin de la véraison…

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Pas beaucoup mieux sur les Carignan, là aussi, pas vraiment prêts à vendanger, que l’on recherche la «tension et la sapidité», voire la «vibration acide du vivant», les derniers termes à la mode chez nos amis chroniqueurs ou simplement à faire des grands vins, soyeux, longs et raffinés, comme je tente de le faire, capable de se métamorphoser pendant vingt ans… Choisis ton camps, camarade !

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Vous le saviez ou vous allez l’apprendre ce matin, entre la véraison et la vendange, il faut compter entre 40 et 50 jours. Donc, début octobre, ici, pas avant, c’est désormais certain. Il n’y a plus qu’à prendre son mal en patience… Et continuer à lire des conneries sur les terroirs précoces du Sud et leurs vins trop «chauds» : on risque bien de finir les derniers les vendanges cette année, mais ça ne fait rien, les idées reçues continueront à faire leur chemin, faute de journalistes dans les vignes au moment des vendanges. C’est plus rares que les chevreuils. C’est le monde d’aujourd’hui ou la forme enterre le fond, où beaucoup ne goûtent plus avec leurs palais ou leurs cerveaux mais avec leurs a priori. Voilà, c’est dit.

4 commentaires

  • Pierre Frendo
    29/08/2018 at 6:05 am

    Bonjour,
    Merci beaucoup pour les billets que vous écrivez qui sont toujours agréables à lire et souvent informatifs. Je suis surpris par une véraison aussi tardive. J’entends que nous sommes das un des été les plus chauds en France et pourtant il n’y a pas, semble t il, de liaison forte avec la maturation des grappes. Avez vous une explication ?

  • Francis
    29/08/2018 at 7:11 am

    « Voilà, c’est dit. »
    Et bien écrit.
    je vais encore vous suivre avec avidité cette année…

  • Alfredo Antonio ROMO
    05/09/2018 at 8:36 pm

    Quel est la raison de cette maturité si tardive ? Est ce que le stress hydrique causé par l’été à limiter à ce point l’évolution des baies ? Merci d’avance pour vos commentaires

    • Hervé Bizeul
      06/09/2018 at 4:47 am

      Nous sommes dans une année tout à fait normale. Ce sont les autres qui sont en avance.

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