Vendanges 2019 * Jour J+4 * Apprendre à jouer de la e-pedal
La e-pedal, c’est le nouveau jouet des heureux possesseurs de Nissan Leaf. «Les choses simples peuvent tout changer». J’aimerais avoir le talent créatif qui permet de créer de telles accroches publicitaires.
En trainant la semaine dernière sur Internet, me demandant, sans aucune originalité si ma prochaine voiture serait 100 % électrique (au lieu d’hybride rechargeable, je n’ai pas de secrets pour vous…), je suis tombé sur la nouvelle façon de conduire : une seule pédale pour, à la fois, accélérer ET freiner. Yeaaahhh. C’est exactement ce qu’il me faudrait en ce moment… En plus, c’est «dégénératif»… J’ai pas tout compris (c’est ICI), mais ça a l’air sympa. Et dans la vigne, ça donne quoi ?
Et bien c’est assez simple. Il faudrait que j’accélère VRAIMENT les vendanges sur certaines parcelles de la plaine, à la Chique en particulier, car les degrés montent à une vitesse jamais vue ici. Et qu’en plus, les pH évoluent, mais dans l’autre sens. Rentrer alors des Carignan à 14,5° avec 3.10 de pH, c’est comment dire, surprenant. Les moûts sont délicieux, mordants et, pour du jus de fruit noir et tendu, c’est top. Dans le vin fini, ça risque d’être un peu plus compliqué… Mais on peut pas faire plus ni plus vite.
D’un autre côté, sur les grands terroirs de Vingrau, 400 m plus haut, taillés en dernier et débourrés tard après le coup de froid du printemps, on termine gentiment de vérer. Et là, donc, il faudrait que je me calme très vite parce que c’est vraiment pas mûr.
Pour tout vous dire, nous serons en fin de semaine à presque 25 % des superficies vendangées et nous n’aurons rentré pratiquement aucun raisin blanc, sans même parler des gris.
Du coup, on risque de terminer les Syrah, voire les Grenache sur Espira et Case de Pène sans avoir fait tourner un pressoir.
Depuis deux semaines, je sens que cette année est «étrange». Ça se confirme. Bon, on a pas toutes les vieilles vignes chargées comme ça (on aimerait). Mais ça prouve que les vieux, parfois, ont encore un potentiel surprenant…
Au milieu d’une végétation qui souffre, pour ne pas dire qui agonise sur les terroirs sans profondeur, nos amis les cochons n’ont plus rien à manger ni à boire. Donc, c’est la guerre. Une personne contrôle en permanence les clôtures et, vu qu’on est pas prêt de faire les blancs, nous essayons le concept (nouveau) de «double clôture électrique 2 x 3 fils». Si on veut faire un peu de blanc, je crois que c’est la seule solution.
Je ne vous parle pas du coût (matériel, installation, surveillance, achat et changement batteries, démontage, hivernage…), ça me déprimerait.
Ce matin, trois heures à faire le tour des vignes. Couché tard, rêves de raisins, levé tard, me faut des chansons pour me mettre en forme. Hear me out, c’est bien… P.S. : merci à BB, qui m’écoute. Les autres, je sais pas 😉
ICI sur Spotify. ICI sur Deezer.