Vendanges 2019 * Jour J+13 * Se sentir fatigué

Voilà, dernier jour de vendanges «en bas». En bas, c’est la partie de notre vignoble qui fait face à la mer. Salses le Château, Cases de Pène, Espira de l’Agly. Plus précoce, terres plus profondes parfois, potentiels un peu moins exceptionnels, rendements un peu plus élevés, j’aime les faire, ces vins modestes (dont Modeste, d’ailleurs, en cuve) qui me permettent de garder intact le souvenir de l’amateur sans moyens que j’ai longtemps été.

Demain, on monte. Ce soir, honnêtement, je suis crevé. Journée de fou, à chercher du personnel pour continuer, la semaine prochaine, à cueillir les olives. Pas question de me lamenter ici, ce n’est pas le but. Mais bon, simplement, pas vraiment le temps de vous faire des photos. Pas d’insomnies, non plus.

On carbure au café, on a tous atteint le point de non retour au niveau fatigue physique. A la cave – il faudra bien que j’en parle –, on va devoir continuer à encuver les grands terroirs de Vingrau, Opoul, Tautavel et Lesquerde pendant que, en même temps, il faudra commencer à décuver les vins secs qui ne gagneraient rien à cuver plus longtemps. On cherche l’équilibre, le vibrant, le désaltérant, le fruit, pas le coup de poing dans l’estomac ou à épater la galerie. Je tente un petit truc de derrière les fagots, ça fermente allègrement…

On démarre tôt. C’est beau.

On carbure au café et à ça.

La pyrale du buis est arrivée chez nous et va dévaster nos forêts comme elle a dévasté la France. Les oiseaux, si nombreux encore ici, s’en sont fait des ventrées, les attrapant au vol, mais ça ne suffira pas et je tremble pour la forêt de Nébias, si belle, condamnée à disparaitre…

Demain, on termine les blancs. Désolé, bref ce soir, mais crevé. Pourvu que je dorme. Le matin, pour se mettre en forme, faut que ça pulse… Mais pas trop. Pour ça, l’électronique, c’est le top. No communication, no love. Evident.

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