Vendanges 2020 – Jour 14 – Décider (se)


Décider. Il faut aimer décider. Mais voilà le conseil que je donnerai à Louis-A (puisque oui, Louis-A est toujours là…) : si tu n’aimes pas décider, ne fais pas ce métier.

Il faut aimer décider mais aussi aimer attendre. Il faut parfois décider de ne pas décider ou donc décider d’attendre. Parfois, il faut décider d’arrêter de décider et terminer ce que l’on a commencé. Si ce n’est pas clair c’est que je suis fatigué. C’est normal, j’ai nommé : les vendanges.

Les derniers jours, le changement de temps fut mémorable. La tramontane, violente s’est enfin calmée mais bien des raisins et des olives ont souffert, tombés au champ d’honneur. La météo de la fin de semaine est exécrable. Depuis samedi, j’arpente dans tous les sens les derniers Grenache, Carignan, Mourvèdre, tous en état «concours» désormais.

Je vais donc siffler le signal de fin… Jamais je n’aurais ainsi eu la cave pratiquement vide à la fin de septembre… Nous avons rempli un quart des cuves la semaine dernière, il en reste huit, soit plus de la moitié. Qu’est ce que cela donnera ? Pour dire vrai, ce que j’essai toujours de faire, et bien à ce stade je l’ignore.

Après en avoir longuement discuté avec Serge, nous décidons l’assaut final.

Les Lladonner Pellut de Tautavel ouvrent le bal.

Chaque pied a été examiné par des mains expertes, attentionnées, celle d’une mère pour son enfant, si j’osais… Mais, en cette fin de journée, alors que je me donnais une dernière chance de reporter l’instant fatidique, à contre-jour, on voyait la vérité du grain, celle qui ne trompe pas et qui, cette année, restera un peu transparent. Il manque une bonne semaine à certaines grappes, mais la météo décide. Devant la nature, il faut savoir s’incliner.

Mais bon, c’est très joli quand même et tout ça dans la même cuve devrait donner quelque chose d’intéressant…

Nous avons quatre jours, il va falloir jouer serré et encuver vite fait, bien fait. Ah, au fait, une petite vidéo d’égrappage ? Avec plaisir…

Ce que j’écoute, au jour le jour, pendant les vendanges. Mais pas tous les jours. Jóhann Jóhannsson est mort trop tôt. Avec lui, tant de musiques qui restaient à écrire et qui ne le seront jamais. C’est pas gai. Mais c’est beau.

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