2005, l’année du métissage


Non, je ne vais pas vous parler du Prince Albert. Encore que, si j’en crois un article glané dans le Figaro, quelques photos d’un beau bébé joufflu sur la couverture de Paris-Match, ça vous fait exploser l’audience d’un journal. Peut-être que ça marcherait aussi avec les blogs…

Non, j’ai été simplement été fasciné par la tendance « métissage » de ce Vinexpo 2005. Si certaines marques misent sur le franco-français (Rue de France, par exemple, dont l’étiquette est la reproduction d’une plaque de rue parisienne typique), d’autres mélangent allègrement les codes, les noms, les chartes graphiques, les typographies.

Après Gallo, qui a lancé un drôle de pavé dans la mare avec son « French Bicycle » et son « Pont d’Avignon », après le « Fat Bastard » qui explose tous les compteurs aux US et en UK (le site est top juste, allez le voir, ici), après moi qui ose, avec Walden, toucher à une icône de la littérature américaine, c’est Ginestet qui s’y met avec son « French Roots », une sélection de vin de cépages, ma foi plutôt forts bien choisis. 7 dollars US, dans un wine shop, à New-York, ça devrait vite nous faire 4 ou 5 millions de bouteilles.

Ce qui m’a frappé cette année, en courant d’un bout à l’autre du salon, c’est bien cette tendance au métissage. Des Français prennent des codes anglo-saxons, des Américains nous piquent nos chartes graphiques, nos comptines, nos symboles, le cognac se met à faire de la vodka, les Argentins imitent les Australiens, qui se mettent à faire des vins au genre très italien qui… bon, vous avez compris. Bien malin qui va s’y retrouver dans tout cela. Voici venu le temps des marques, alimentées en vins plutôt bons par des unions de coopératives, sous la bannière de vins de pays/cépages, à la zone de chalandage plus large que l’AOC. Cette dernière a du souci à se faire, croyez-en madame Irma.

Bon, puisque ce soir on fait dans la prospective, je suis presque sûr que ce qui va marcher cet été, c’est le nouveau single de Chimène Badi, moi, je vous le dis. Ça s’appelle « retomber amoureux » et, si j’ai un long nez, ça va faire un tube sur les radios cet été. Les bobos quadra vont adorer, ceux qui aiment le sans soufre, ceux qui ne jurent que par le carignan et ceux qui adooooorent le Pomerol, tous vont enfin se retrouver et serrer fort la patoune de leur copain/copine en écoutant cette chanson. Aie, mes oreilles bourdonnent déjà : « Ce Bizeul, de quoi il se mêle ! Faut vraiment qu’il ait un avis sur tout ! La musique, maintenant, mais qui va l’arrêter ? »

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