Vive la neurobiologie…


Aller faire déguster son vin à Paris, comme nous l’avons fait le week-end dernier est un exercice certes fatigant mais oh combien passionnant. J’aime beaucoup cela, je l’avoue, car, pour avoir été longtemps de l’autre côté de la barrière, comme sommelier d’abord puis en tant que journaliste, j’ai aujourd’hui un éclairage fort différent et parfois pittoresque de la chose.

Par exemple, assez souvent, il est tout à fait hallucinant pour moi, alors que nous faisons goûter en même temps, Claudine d’un côté d’une minuscule table, et moi de l’autre, de voir qu’à l’évidence, un dégustateur aime et l’autre pas.

Une formidable différence d’appréciation, qui rend ce métier parfois, comment dire, « douloureux », mais lui donne un intérêt virtuellement illimité.

J’en ai discuté une minute avec Marc Parcé, l’un des vignerons actuels pour qui j’ai le plus d’estime (beaucoup d’admiration aussi et un brin de jalousie, sans doute) qui m’a passé un résumé du colloque de Banyuls où je désespère de n’avoir pu aller. Patrick Mac Léod, chercheur mondialement réputé, y expliquait que, chacun d’entre nous ayant 347 gènes pour l’olfaction, cela rendait impensable que deux personnes sentent ou goûtent de la même façon. Pour lui, on « lit tous les odeurs avec un alphabet différent » . De même, il affirme avec force que le « goût ne dépend pas à 100 % de l’objet, il est au contraire défini au moins à 50 % par celui qui le goûte ».

Si j’ai tout compris, quelqu’un qui me trouve sympathique, ou ma femme ravissante va aimer mon vin. Un autre, qui me déteste et trouve Claudine beaucoup trop blonde le détestera.

Que dire de tout cela ? Allez, un vigoureux « c’est la vie! » fera bien l’affaire aujourd’hui !

P.S. : J’essairai de voir avec Marc Parcé si je peux mettre ce compte rendu du colloque de Banyuls sur le blog car il est passionnant.

Laisser un commentaire

ABONNEMENT

Recevez les billets du blog dès leur publication. Et rien d'autre.

Archives