The Longuest day…


Chose promise, chose due, je vous écris un petit mot de New-York. Je n’ai pas pu avant. Pas le temps ou trop de fatigue, ou rien de très intéressant à vous raconter. Mais là, je suis à NY…

19 heures, angle 55ème et 6th, la ville bruisse d’un brouhaha permanent. Jusqu’au 32 eme étage de mon hôtel, j’entends le ronronnement du trafic, les klaxons énergiques, les coups de sifflets des policiers qui tentent de réguler tout cela, les sirènes des voitures de police. C’est un bruit assez unique, typique de Manhattan. Que l’on s’éveille ou que l’on s’endorme, on est accompagné par le bruit permanent de cette fourmilière qui ne s’arrête jamais. Une image banale, mais tellement vraie…

Au fait, désolé, j’ai oublié mon cable USB et donc, pas de photos. Il faudra attendre mon retour à Vingrau. (MAJ : les photos sont là…)

Pas grand chose à vous raconter d’intéressant sur Boston. J’adore cette ville. J’adore les Bostoniens. Eux, ils adorent le Clos des Fées. Une belle dégustation, des amateurs curieux, des professionnels ouverts. Tout le monde met un point d’honneur à faire un tour complet de la salle de dégustation et goûte tous les vins ou presque. Une caviste de Salem, à deux pas de Boston, manque défaillir quand elle découvre les Sorcières… Voilà le vin dont elle a toujours rêvé ;-). Les premiers jours sont difficiles. Le Clos des Fées me manque. La ville m’opresse un peu. J’aimerais sortir de la ville, partir vers Concord, faire en souriant le tour de l’étang de Walden. Ce sera pour une autre fois. En attendant, une petite photo du WTC, je sais pas pourquoi, mais j’ai bien aimé photographier ce fronton.

Après Boston, la journée d’hier (dégustation à Chicago) a été sans doute l’une des plus longues et des plus speed de ma vie. Levé à 4h30 pour attraper le vol de 6 heures du matin, puis après deux heures de vol, un bus nous conduit à la salle de dégustation. De Chicago, je n’aurai vu que le hall du Hyatt où je ne dormirai même pas (immense et sordide assemblage de béton, sorte de pitoyable architecture de parking, un comble dans la ville de Franck Llyod Wright), le sky light, le fameux alignement des building du centre ville, et, en passant, le… plus grand macdonalds du monde, dixit le chauffeur du bus. Et l’on croit que le vigneron fait du tourisme quand il voyage…

Je vous met une petite photo de la salle de dégustation de Chicago. L’Espagne et le L.R., ca attire quand même du monde. Éric, Daphné, si vous me lisez : MERCI.

Une bonne centaine de dégustations plus tard (1) il est déjà temps de sauter dans un taxi pour reprendre l’avion de 20H. Après des contrôles de sécurité sans fin (Chicago est le premier ou le deuxième aéroport du monde, c’est vraiment immense !) et un mauvais hamburger (enfin un repas chaud…), l’avion est annoncé avec plus de deux heures de retard. La neige commence à tomber. Mon moral aussi. (Chicago, morne plaine ;-)) Je vous passe les détails, l’ennui et le cafard… Au final, et parce qu’en plus on paume une heure avec le décalage horaire, je n’arriverais à l’hôtel à N.Y. qu’à… 2h30 du matin ! Je puise dans mes dernières réserves pour trouver le courage de me doucher puis je m’évanouis littéralement de fatigue…

Aujourd’hui, journée importante pour Walden. L’immeuble de notre importateur est aussi celui de la Bank of America. Au moment de remplir le registre, à l’entrée, je souris : avant mon nom, celui d’un Rothschild… Amusant, non ? On est en Amérique, tout est possible. Je n’ai pas noté le prénom. Pourtant, je sais, j’ai tort. Avec les Rothschild, le prénom, c’est important ;-). Il ne va pas au même étage. Donc rien à voir avec la choucroute. Mais j’ai trouvé ça drôle et ça m’a un peu détendu.

La réunion se passe plutôt bien. Malgré mon anglais balbutiant, mes fautes de grammaire, mes contresens, mes conjugaisons sans queue ni tête, j’arrive, je crois, dans une sorte de petit nègre genre « moi vouloir toi », à faire passer mon enthousiasme pour le projet Walden. On ouvre une bouteille, devant toute l’équipe commerciale et marketing. Eux, au quotidien, ils vendent des trucs genre Bailey’s, Smirnoff ou J & B. Une paille. Ils font partie du premier groupe mondial de vin et de spiritieux. Ils représentent le plus gros acheteur de grands crus au monde…

Je sens de petites gouttes de sueur me couler le long de la colonne vertébrale… Pourtant, pour me faire physiquement transpirer, il faut se lever de bonne heure…

Ouf, le vin est délicieux, tout à fait conforme à ce que l’on avait goûté tout au long de l’année. Tout le monde est ravi. Pour certains, le projet Walden est d’une simplicité enfantine et donc particulièrement adapté au marché américain. D’autres aiment le concept « vie dans les bois » et responsabilité personnelle de chaque vigneron partenaire. D’autres encore apprécient la démarche « fair trade ». Tout le monde adore le vin. C’est l’essentiel. On verra bien. Les vins sont arrivés dans le Warehouse et les commerciaux vont se mettre au travail. Honnêtement, tout le monde est super avec moi et tous semblent très motivés par le projet. Wait and see.

Il est temps d’aller déjeuner. Chouette, les premiers crabes mous sont arrivés. J’adore ça, et pour une fois que je tombe au bon moment, je saute sur l’occasion. Si vous ne connaissez pas, ce sont des crabes que l’on pêche pendant la mue. Ils n’ont qu’une carapace très fine. On les roule dans la farine, on les fait sauter au beurre, on « persille » et on mange tout. Ca croustille. C’est bon quand la vie croustille… On se détend. On boit un pinot blanc de Trimbach. Gloup. Je respire.

New-York est une ville incroyable. Je suis sans aucun doute le premier qui écrit cette phrase définitive ;-). Je vous raconte quand même pourquoi. Après le lunch, on passe dire bonjour à Arnaud, un copain sommelier chez Daniel Boulu, un des cuisiniers stars de NY. On boit un café, on rigole, Arnaud nous raconte qu’il travaille 65 heures par semaine, avec passion, et qu’il s’éclate. En France, si un employé décide de faire pareil, il est carrément hors la loi. Une autre façon de voir le travail, tout simplement. Un autre monde. Bon, inutile de s’étendre, on est tous d’accord sur le sujet…

Un autre vigneron arrive pour présenter son vin, il avait rendez-vous. C’est un copain. Déjà que le monde est petit, alors, bien sûr, c’est normal qu’à NY, on se croise ;-)) On tente de s’éclipser pour le laisser bosser. Mais d’autres sommeliers débarquent, on échange des cartes de visite, tout le monde se trouve plutôt sympathique, puis, très vite, tout le monde se dit que, peut-être, on pourrait faire un peu de business ensemble. Tout le monde ici, finalement, est addict au business. A l’affût du business. A NY, tout est un business potentiel. D’ailleurs, en passant acheter un jouet pour mon fils, j’ai vu un truc génial et je me demande si je ne vais pas essayer de faire un petit business avec ça… Arhggg, ça y est, je suis comme eux !

Un petit tour sur 5th avenue. Il est temps de faire ma petite minute de silence habituelle devant Tiffany’s. Comme toujours, quelques images de « Diamants sur Canapés » m’envahissent, très vives. Audrey, si tu me lis, moi et bien d’autre, on te t’oublie pas ;-)). Au fait, tu ne le croiras jamais, tes lunettes reviennent à la mode. Quelque chose commme 500 dollars la paire chez Givenchy…

Stop, on essaie de faire une pause, de ne plus parler de vin, au moins pendant quelques minutes. Avec Christian, qui m’accompagne et me guide dans NY, c’est difficile tant il est passionné ;-). En bordure de Central Park, un bistro italien semble la bonne place pour boire un capuccino. Aie, pas de chance, c’est l’un des meilleurs bars à vins de NY. Le patron passe, on lui dit bonjour. On échange nos cartes, des noms de gens que l’on connait, des noms de vins que l’on aime. Tiens, il connait François Mauss qui faisait un GJE ici en février. La glace est rompue, on visite la cave, extraordinaire, on boit un coup, on convient d’un RDV pour lui faire, à l’occasion, goûter du Clos des Fées. Incroyable comment, ici, les relations sont faciles, l’accueil chaleureux, le commerce naturel.

Ouf, ça y est, on arrive à faire une pause devant un verre de Moscato d’Asti de la Spinetta, un vin que j’adore. On discute un peu, de l’avenir, du passé, de NY. La ville est réellement une présence. Une force. Une énergie. Elle transforme celui qui y passe, même pour quelques heures. Le séduit ou le rebute mais ne peut le laisser indifférent. Le présent nous rattrape et la nuit, doucement, tombe sur la ville dont les lumières, peu à peu, s’allument. Le Plaza est en rénovation. On y fait des appartements. Combien ça peut coûter, un appartement dans l’immeuble du Plaza ? De toutes façons, quelque soit le prix et le charme de Central Park, ma terre, c’est Vingrau…

Bon, voilà. Bizarre de vous écrire de NY. Je ne sais pas si c’est vraiment intéressant tout ça, mais bon, c’est comme ça. Allez, il est temps de ce préparer pour aller dîner. See You.

P.S. : pour quelqu’un qui n’avait pas grand chose d’intéressant à raconter…

(1) un distributeur du Montana, hilarant, voit, quand à lui, sur l’étiquette des Sorcières, le portrait de son ex-femme :-)))

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