Faire le « rall », mais à Zurich


Faire le « rall » (prononcer « rail », en catalan, les deux « ll » se prononcent « ail »), c’est une vieille coutume catalane. Dans les villages, à l’époque ou la télé n’avait pas encore anéanti tout lien social, le soir, dès que la nuit et la fraîcheur tombaient, on descendait dans la rue, son siège à la main, et on s’asseyait, pour voir la nuit tomber, et parler avec ses voisins, ses amis, qui se promenaient paisiblement d’un bout de la rue à l’autre. On s’échangeait des bonsoirs, des nouvelles, de la vigne ou de la famille. On avait l’impression de faire partie d’une communauté. Ce n’étais pas le paradis. On était pauvre, on travaillait beaucoup. C’était un autre temps, tout simplement. J’en profite pour vous mettre une petite photo du banc de ma voisine, que j’aime beaucoup et que je scatte souvent…

Mercredi soir, à Zurich, j’aurais aimé faire le rall… Mais il faut que je vous explique.

Arrivé directement de Paris, nous voilà récupérés par notre super-importateur Suisse, qui se transforme à chaque voyage, pendant quelques jours en une sorte d’impresario, tant le rythme des rendez-vous et autre dégustation qu’il nous a préparer ressemble au parcours d’une star de cinéma en voyage de promotion… (je plaisante, Christian, je plaisante, c’était très bien ;-))). On cours jusqu’au parking, on rentre dans la ville, on rentre dans un autre parking, on traverse au pas de course un parc magnifique et, après deux minutes de liberté pour voir la rivière qui traverse la ville, nous voilà plongé au cœur de l’inauguration du Tao’s, un nouveau restaurant dont on a pas fini de parler. Les serveurs s’affairent, les cuisiniers semblent un peu stressé, mais notre ami Yvan (une légende vivante, en Suisse, mais si, mais si ;-)) prend la peine de nous faire visiter cette vieille auberge de plus de siècle, transformé en deux coups de baguettes magique et quelques millions de francs suisses en somptueux restaurant chic et branché. Plusieurs ambiances, des boiseries magnifiques, un goût très sûr délicatement oriental, l’investissement est incroyable, le résultat l’est tout autant. Mais à force de voyager en Suisse, on s’habitue ;-)). Je vous ai fait quelques photos. Ca sert à rien, mais ça illustre ;-))

Pendant que l’on s’installe à notre table, un disc-jockey nous met dans l’ambiance. C’est, comment dire, « Lounge ». Pourquoi est-on là ? Et bien parce que certains de nos vins seront servis au verre pendant le premier mois d’ouverture et, entre Moët et la dernière Vodka Suisse à la mode, les happy few du meilleur monde pourront tremper leurs lèvres dans un verre de « Sorcières », sensuelle et fruitée. Bon, c’est pas les pages people de « Voici », ce blog, alors je vous laisse imaginer la suite. Nous retrouvons quelques clients qui sont en train de devenir des amis, expliquons où le Roussillon, pourquoi, désormais, on y fait des bons vins qui concurrence aisément des appellations historiques dont le charme s’estompe au fur et à mesure que les vignerons arrêtent de bosser ;-). Et puis, boire du Roussillon, Chère Madame, c’est autrement « in » que de se tourner vers ces vins du nouveaux monde, bien sûr industriels, ce n’est pas moi qui le dit, c’est la presse ;-)).

Pendant cinq heures, nous voilà entraînés dans un malstrom de rencontres ou l’Allemand, le Français et l’Anglais s’entremêlent, où la haute société zurichoise, n’ayons pas peur des mots, s’encanaille avec nos Grenache/Carignan sur argilo-calcaire ;-). J’ai trouvé quelques photos de la soirée sur internet, ICI.

Bon, on revient au « rall », maintenant. Bien que chaque personne à qui nous racontons notre histoire nous dit que notre aventure est merveilleuse, que c’est nous qui avons raison, que nous vivons «the true life», bien à l’abri des tentations superficielles de la grande ville, j’avoue qu’on s’est dit à nouveau ce soir-là, qu’un peut de superficialité, c’était bien, de temps en temps ;-)).

Quant à moi, notre table étant placée sur la route directe qui allait aux toilettes, j’avoue en toute franchise que je me serais bien mis dans le couloir, sur un petit banc, pour simplement regarder les nuées de jolies femmes de tout âge, toutes sur leur 31, aller se repoudrer le nez … ;-)))). Ça, c’est vraiment un truc qui n’y est pas, dans la « True Life » de Vingrau ;-))). (note de Claudine : les hommes étaient fort élégants, ce soir là aussi…)

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