Dans la peau d’un nabab…


Voilà un mot que j’adore : Nabab… Nabab… Nabab… Nabab, il suffit de le répéter quatre ou cinq fois pour comprendre combien ce mot, un peu idiot sur le plan phonétique, est en fait très amusant… Bon, ce genre de truc, on le fait quand on a 8 ou 9 ans, je sais, je sais. Mais continuer à le faire à 46 ans me semble être un signe évident de bonne santé mentale, une preuve que l’on a gardé en soi un peu de ce sens de l’émerveillement que nous perdons, à mon sens, un peu trop avec l’âge. . Donc, c’est en tant que « nabab émerveillé » que j’ai décidé de vous écrire aujourd’hui.

Notre voyage en Suisse continue et, hier soir, c’était un dîner dégustation autour des vins du Clos des Fées au Beau-Rivage Palace, à Lausanne. Ce qu’on appelle chez les professionnels un « winemaker diner »…. Mais un mot d’abord sur cet hôtel merveilleux.

Un palace, c’est un esprit à part. Moi qui ai travaillé des années de « l’autre côté », de commis à chef de rang, de maître d’hôtel à sommelier, je vous avoue que ce métier me manque. Pour moi, servir n’est pas un gros mot et, au contraire, m’occuper de clients, du plus facile au plus difficile, est quelque chose qui me manque, tout simplement parce que cela me plaisait et m’enrichissait d’une certaine façon.

Je vous avoue même que je me verrais bien, une ou deux semaines par an, aller remplacer un copain sommelier dans un restaurant prestigieux, retrouver le plaisir de l’habit noir, ressortir mes nœuds papillons de la naphtaline (c‘est la seule chose qui me va encore ;-)). Ah, retrouver le contact avec les clients, les discussions passionnées ou les attitudes réservées, le plaisir de tenter, en quelques secondes, d’être en « empathie » avec un client qui, selon les jours, veut être surpris, rassuré, conforté, flatté ou simplement laissé en paix. De cette expérience du service, de ces années difficiles mais oh combien enrichissantes, j’en retire aujourd’hui une grande sensibilité à «l’esprit palace».

Un palace, voyez vous, c‘est un esprit tout à fait particulier, difficile à décrire et pourtant évident, quand, comme c’est le cas en ce moment, on baigne dedans grâce à la générosité de ses dirigeants… Comment vous dire… J‘ai envie d‘énumérer simplement quelques mots , comme : espace, sérénité, confort, luxe, gentillesse, générosité, compétence, rigueur, sérieux, détail, service, sécurité, personnalisation, attention, sourire… Voici des mots essentiels de « l’esprit palace », des mots qui, au quotidien, font la différence entre un hôtel de luxe et un palace.

Dans un palace, même quand on n’est pas vraiment à sa place, quand on a ni les vêtements, ni les chaussures, ni la voiture, ni les bijoux (si vous voyez ce que je veux dire ;-)), et bien on peut se sentir bien. C’est ce qui nous est arrivé. J’en remercie ici toute l’équipe du Beau Rivage Palace, du voiturier qui m’a sourit à l’arrivée sans savoir qui j’étais, à l’équipe du restaurant qui s’est mise en quatre pour préparer un repas d’anthologie et le servir parfaitement (merci chef, merci Tony…), sans oublier la direction qui a eu la gentillesse de rire à mes bons mots, et bien sûr tous ceux qui, invisibles, ont fait que pendant deux jours, nous nous sommes sentis comme des Nabab…

Un repas fantastique, donc, dont je vous épargne le menu car je ne voudrais pas retourner le couteau dans la plaie ;-)). Enfin, quand même, il faut que je vous dise que je tenterai sans aucun doute d‘adapter la pissaladière aux anchois frais qui allait si bien avec le Clos des Fées Blanc 2004; que le ventre de thon épais grillé/fumé fait voir la vie en rose aux Sorcières 2004 légèrement rafraîchies; enfin, que la polenta a la vanille, que je vais de ce pas ajouter à mon répertoire, donnait un éclat stupéfiant au Clos des Fées 2003 servi avec un pigeon rosé et sa cuisse confite… Certains soirs, la vie est belle ! Et l’on en envie de lui dire merci !

P.S. : Merci aussi en passant, à l’équipe du Spa qui ne m’a pas chassé : en voulant plonger dans la piscine, j’ai dérapé sur le bord glissant et bêtement, par réflexe, replié mes jambes sous moi… Je crois que ça s’appelle, comment dire, une … bombe. Avec mon physique de rugbyman (hum, hum…), je crains que ça n’est littéralement inondé la moitié du spa ;-)). Vous vous souvenez du « Bouclier Arverne » ? Alors vous devriez avoir une bonne idée de la situation ;-)))

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