Le pays du matin calme


Retour de Paris hier. Moulu. Vidé. Pas vraiment fatigué mais comme une batterie, vidé de son énergie. Trop de choses, trop de bonnes choses certes, mais trop de choses quand même en quatre nuits à peine à Paris. Changement de rythme, changement d’heure de coucher et de lever, changement de lit, changement de nourriture, tout cela me montre que je suis définitivement devenu un paysan, un vrai, un de ces « ploucs » qui n’est bien qu’en bottes au milieu de son champ. Au calme. Bon, en même temps, Paris est une ville sans nulle autre pareille, on y rencontre en permanence des gens passionnés et passionnants et je ne regrette pas une minute que j’ai passé la-bas.

Au calme, j’y suis resté seulement une petite demi-heure ce matin, au Clos des Fées bien sûr, voir les vignes, les arbres et les murets. Le soleil se levait, il y avait comme une sorte de « bourre de coton » sur le sommet des montagnes, comme un trait de mousse blanche qui semblait s’accrocher au calcaire pur. Sur le Clos des Fées, une brume épaisse traversée par les rayons du soleil levant donnait au lieu un charme particulier. Bon, j’aime décidément cet endroit et j’ai eu bien du mal à le quitter ce matin. Bien sûr, dans la précipitation, je n’avais ni appareil photo, ni téléphone…

Qu’est ce qui m’a à ce point vidé à Paris ce week-end ? Tous ces contacts humains, tout simplement. Et bien sûr aussi la « Ville », toujours aussi belle, bruyante, vive, attirante, sûre de ses charmes, de son élégance, de son histoire. J’adore Paris. J’y ai vécu vingt ans. Mais je la vois aujourd’hui comme un amour d’adolescence : aucun regret d’y avoir vécu, impossible à renouer, toujours ému de la retrouver …

Je vous ai quand même pris une photo (pour mes lecteurs expatriés ;-)) et je joins à ce billet la musique que j’écoutais ce matin là sur mon téléphone mp3… Je ne l’avais pas choisi, c’est le charme du « Shuffle ». Mais je l’ai noté. Merci, Cunnie Williams, de rendre le départ de Barry White moins douleureux ;-)). Comme le hasard n’existe pas, le titre s’appelle « The Other Side of Me ». Cunnie Wiliams, c’est ICI.

Des contacts, Dieu sait que nous en avons eu, ce week-end. Des amis et des clients fidèles tout d’abord, qu’il est toujours aussi bon de retrouver comme si on les avaient quitté hier (Sylvie, Philippe, 10 ans, vous voyez, ce n’est vraiment pas long ;-)). Des clients ou je l’espère futurs clients, il y a en eu beaucoup de nouveaux, souvent curieux, parfois dubitatifs, toujours passionnés. ils ont été, la plupart du temps, heureusement, touchés, je crois, par la personnalité et, je l’espère, la qualité de nos vins. Nous avons essayé de faire passer le maximum d’informations et de passion, en parfois quelques minutes à peine. J’espère que cela s’est bien déroulé pour tout le monde, que nous n’avons négligé, oublié ou tourné le dos à personne. Nous avons fait le maximum. C’est un plaisir pour nous aussi, même si parfois, la fatigue nous fait chanceler ou commettre quelques bévues. Pardon en particulier à ceux que je n’ai pas reconnu immédiatement au milieu de la foule, comme d’habitude. C’est ma hantise, mais ce talent là, la nature ne me l’a pas donné et je le regrette à chaque dégustation.

Je dédie particulièrement ce billet aux « Médusés »… Dans cette catégorie, je mets les trois clients de la Grande Épicerie du Bon Marché qui sont venus samedi matin acheter un peu de salade et un bout de fromage et son repartis avec… une bouteille de petite Sibérie ! Je crois que je n’y suis pour rien. Bien sûr, j’aime parler de mon travail et de mon vin, mais pour « scotcher » ainsi sur place des amateurs de vin, pour totalement ainsi les désarconner et leur donner tant de plaisir qu’ils en oublient toute raison et perdent tout contrôle sur leur carte bleue, il n’y a que la petite Sibérie qui puisse le faire ;-))) Messieurs, Mesdames, je vous remercie. Je suis fier de ce que ce vin a provoqué dans vos yeux et sur votre visage. Et j’espère qu’il vous donnera autant d’émotion que ce jour là lorsque vous le partagerez avec ceux que vous aimez. Le vin, ce n’est QUE DE L’EMOTION. J’en suis de plus en plus certain.

Bon, allez, je file me coucher, on est pas à Paris, ici, on ne se couche pas à 2 heures du matin ;-)). Merci à tous, en tous les cas, d’être venu tremper vos lèvres dans un verre de Clos des Fées. Et en particulier à Alain Dutournier. Mais j’y reviendrai plus longuement, il le mérite et le vaut bien.

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