Conseil gratuit


Qu’acheter en primeur cette année (en dehors du Clos des Fées, bien sûr ;-))), voilà la question que se posent bien des amateurs de vins, sur les forums ou ailleurs.

La réponse est : je n’en ai pas la moindre idée…

Néanmoins, je voulais vous dire que pour ma part, comme j’étais là-bas et que j’avais goûté, vous vous souvenez, j’ai acheté un peu de Bordeaux, comme je me l’étais promis à mon retour de la semaine primeur. Les prix m’effraient un peu, comme tout le monde, mais ce que j’aime, je continuerai à l’acheter, j’en prendrai un peu moins, c’est tout, et le réserverai pour les grandes occasions, en compagnie d’amateurs triés sur le volet, comme ces six bouteilles de château « La Violette » arrachées de haute-lutte. Je passe sur Pontet-Canet, incontournable, vous le savez, cette année, ou sur l’Église-Clinet, immense. On n’est pas assez intime pour que je vous raconte tout ;-))

Bon, néanmoins, je voulais dire ici, à tous ceux qui se posent des questions sur le millésime 2006 à Bordeaux, que, comme chaque année, il se peut qu’un grand vin échappe aux critiques, aux journalistes, aux médias, au négoce.

Que c’est souvent et simplement à cause d’a-priori sur certaines appellations, de manque de prestige d’un château, d’absence de notoriété d’une étiquette, ou simplement à cause de la fatigue ou de la lassitude.

Quand on arrive de l’Union des Grands Crus, de Cheval-Blanc ou d’ailleurs, où l’on a goûté, très concentré et un peu ému, on arrive, par exemple (au hasard ;-) bien souvent, à Fronsac, et certains se disent alors : pftttt, encore 80 ou 100 petits vins à déguster, vivement que ça s’arrête… Et donc, l’ami de La Fontaine n’étant jamais loin, la morale « selon que tu seras puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir » prend tout son sens… Tiens, c’est les vacances, toi aussi amuse toi à relire (à réapprendre…) une fable de La Fontaine ;-)). C’est ICI.

Je voulais donc vous révéler, vous crier puisque le silence est presque total autour de ce vin, que pour moi, cette année, l’un des plus beaux et des plus grands vins du millésime, est un Fronsac. Un simple Fronsac, certes, mais ceux qui diront cela ne savent pas que Fronsac est un des plus grands terroirs de Bordeaux, sans doute le plus méprisé, le plus oublié, le plus négligé. C’est nul, mais c’est comme ça. Oh, je sais, ce billet aura moins d’impact que s’il était écrit dans le Figaro Magazine ou la RVF, mais ce n’est pas parce qu’on prie dans le désert qu’il ne faut pas prier. On ne sait jamais, après tout.

Haut-Carles, pour ne pas le citer, est cette année un vin époustouflant, symbole vivant de tout ce que peut-être un grand vin de Bordeaux quand tout va bien et qu’il y a derrière un vin un passionné, une équipe brillante et des moyens pratiquement sans limite. Certes, on pourra le trouver cher, une vingtaine d’euro en primeur (je rigole, je rigole, vu les moyens mis en œuvre, je ne suis pas sûr que ce vin ne soit pas vendu à perte…), mais pour moi, c’est le vin que dans deux ans, je « dégainerai » avec une petite lueur dans l’œil, lorsque mes amis sortiront leurs étiquettes rutilantes. Bang, bang, les déceptions vont être rudes ;-))

Ce vin est un monstre de puissance, de finesse, d’élégance, de profondeur, de complexité et, si vous n’en achetez qu’un cette année, faites moi un brin confiance, c’est celui là. Oh, il se peut un jour ou l’autre qu’il arrive dans le peloton de tête d’un grand jury européen. Ou que Bob, pour peu que le vin lui soit présenté, tombe en arrêt devant lui, car c’est tout ce qu’il aime. Mais, qu’il soit un jour ou non reconnu à sa juste valeur, qu’il y ait ou non plus-value (on s’en fout, non ?), je vous assure, ce vin vous enchantera, vous surprendra, vous étonnera, vous bluffera pendant des années et des années.

Voilà, je l’ai dit. A vous de voir.

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