Grenache Symposium – D day – Colloque 2


Deuxième compte rendu.

Ça prend une autre tournure, avec des australiens très en forme. On apprend en passant que l’industrie du vin en Australie est de la même taille que celle de la Sicile. Amusant.

Le Grenache vs les autres cépages du monde. Longue énumération de mots.

Le cépage serait rustique, divers, élégant, délicat, authentique, réel, amical, versatile, food-friendly, vibrant, fragile (c’est du Alvaro Palacios type, dans le texte, ça. Ce gars est un génie). Il est humble, aussi, mais oui. Je l’adore ;-)

Il faut bien choisir son terroir avant de le planter et son clone aussi (faut dire qu’il y a peu de choix qualitatif…). En Australie, le Grenache est moins payé au kilo que d’autres cépages, donc, on l’arrache aussi (ça rigole pas, là bas).

Ils confirment que la sélection clonale est très imparfaite et basée sur la recherche de production et non de qualité. Mais même de grands producteurs qui font des massales plantent aussi des clones un peu productifs pour un peu de sécurité économique.

Il ne peut pas être planté partout. Exige des sols bien drainés, est sensible au mildiou (???), le gobelet est le choix du roi. serait planté à 3 x 3 en Australie (c’est vraiment un autre monde, on est à 1,5 x 1,5 en Roussillon sur les Vieilles Vignes ;-)

Des solutions, des propositions.

il faut que les acheteurs payent plus le Grenache au kilo.

Le marché manque d’icônes, de vins « benchmark » pour la réputation du cépage (je m’y emploie, pourtant…)

Le cépage manque de communication, il a peu de place dans la presse

Mais le panel pense qu’il doit rester rare pour trouver sa place sur le marché et dans le cœur des amateurs.

Le grenache ne voyage pas facilement, il est beaucoup moins adaptable que d’autres cépages et ne pourra donc jamais être vraiment aussi international que la Syrah ou le Merlot.

C’est avant tout un cépage qui est considéré comme donnant des vins d’assemblage, mais les plus grands représentants du cépage sont des purs ou presque.

Une belle pyramide est projetée. Comme l’australien parle vite et fait des mauvaises blagues en permanence, je suis largué..

En haut, une petite pointe de pur grenache, low yields moins de 2000 kg, élevage, aptitude au vieillissement
A milieu, un grosse moitié, de grenache « normaux », demi corps, boisés ou pas (normaux, quoi)
En bas, le reste pour du rosé.

Bof.

Le mot pour un grand grenache : équilibre (achieving balance). Serait sensible à l’oxydation (pas chez nous en tout cas…)

On note un des problèmes détectés : l’intensité colorante est un vrai problème; la tendance mondiale, c’est plus c’est coloré, plus c’est bon et c’est donc pourquoi souvent on rajoute un autre cépage pour le foncer = qualité

14 16 ° serait la balance idéale pour la maturité. Ça va trop vite…

Pour les vinifs, vendange manuelles , t° contrôlé, attention au SO2, vieillissement privilégié en grand contenant, type foudre plus que barriques (suis pas d’accord bien sûr avec ce genre de raccourcis définitifs).

Zelma Long prend le micro. C’est une pointure du conseil œnologique (autrefois chez Simi, toute une époque…)
Elle évoque la richesse de la discussion, on dirait qu’ils étaient pas du tout d’accord entre les points de vue américain, australien et espagnols. On s’en doute un peu…

Pour elle, la maturité phénolique est essentielle (Alain Razungles intervient très intelligemment après pour préciser que la maturité phénolique, ça n’existe pas; c’est génial, personne capte…). Pour elle le grenache n’a fatalement qu’une acidité basse. (bon, en même temps, on se gardera bien d’évoquer le tartricage, associé au cépage pourtant depuis que l’acide tartrique existe…). Impossible pour elle de faire un grenache grand vin en dessous de 14 °. Étonnant que personne ne parle de l’acidité volatile, je pose la question, on y répond pas…

Pour elle, le Grenache est en « période de transition », on passe de la quantité à la qualité, sans doute pour ça que les surfaces diminuent (elle doit pas être souvent dans le Sud de la France…). Pour Zelma, le Grenache produit des vins de réputation mondiale (c’est gentil).  Vu les faibles rendements, les vins doivent être chers pour rémunérer les vignerons (tous le vignerons dans la salle grognent de satisfaction…). Similitude avec le pinot noir. Je crois qu’il n’y que dans le Roussilon qu’on dit qu’un bon grenache « pinote ». Hier, Alvaro Palacios m’a fait une géniale sortie, parlant avec une grande virilité et beaucoup d’émotion de la « fragilité » du cépage. Lui, il a compris… Je ne le dis pas, mais finalement, pour comprendre le grenache, faut-il être « latin » ? Alvaro, si tu me lis, respect et humilité.

Très peu de viticulteurs utilisent apparemment le bois neuf, sauf un du panel (et moi. ;-).

Thelmo rodriguez intervient , exprime la volonté du panel de garder le grenache comme un raisin rare et unique, pas international. Il ne souhaite pas de vins de concours, mais plus de subtilité.

Questions que j’ai pas eu le temps de noter.

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