Vendanges 2020 – Jour 3 – Presser (ne pas se)


C’est la semaine du blanc. Il faut bien commencer un jour. D’après la Chambre d’Agriculture, qui m’envoie chaque semaine son contrôle de maturité, j’aurai dû, comme les 3/4 du département, avoir déjà vendangé. La cause ? L’état sanitaire, apparemment catastrophique. Ici, je veux dire chez nous, les raisins sont magnifiques et dorent gentiment au soleil. Je ne sais pas ce qu’ils contrôlent ni ce qu’ils regardent, mais ici, «les conditions pour attendre» sont juste parfaites. J’ai toujours dans un coin de ma tête cette phrase de Virgile qui tourne en boucle «si tu veux faire des bons vins, vendange le dernier». Le dernier, je ne sais pas. Mais pas trop tôt, sans impatience, mon principal défaut.

Après les gris, ce sera les Vermentino du Mas Farine, à la limite de Vingrau et d’Opoul. Je crois bien même que la borne qui sépare les deux communes est dans la parcelle. Un géomètre pour me confirmer que c’est une borne inter-communale ?

Puis le petit bout de Roussanne et enfin le Sémillon. On pourrait l’attendre sans doute encore un peu, le mettre au soleil, comme je l’ai fait de ce pied, mais après, on sera dans le jus. Ce sera trois jours trop tôt. C’est la vie.

Je regarde cette Roussanne et je me souviens de la plantation. Un calvaire. Mais je ne l’avais pas raconté sur le blog, à l’époque ? Hop, un coup de moteur de recherche et je retrouve le billet. Génial. C’est à ça que sert un blog, pas qu’à communiquer sa passion ou à donner du sens. Ca sert à enseigner/apprendre, à se souvenir, à transmettre. Je suis heureux de relire tout ce que j’ai écrit à l’époque, chacune des photos est en puissance une balise temporelle qui me transporte dans ce passé, pourtant récent et pourtant si lointain. 2012. Voici le lien direct ICI. Ca vaut le coup de voir d’où on partait, ça racontait les deux premières feuilles. Je tenterai de le mettre à jour pendant l’automne avec des photos qui vont bien. Mince, on avait fait le job !

Pourquoi ai-je planté de la Roussanne ici ? Dans quel but ? Quel est le rêve qui m’avait traversé la tête. A mes moments perdus, je rêve d’être, dans un univers parallèle – ce qui me semble quand même une hypothèse plus réaliste qu’une autre vie – assez intelligent pour comprendre VRAIMENT la physique quantique et tout intégrer des théories comme celles de la double causalité de Philippe Guilleman. Une sorte de possibilité de voyager dans notre futur, de le rêver, de le toucher puisqu’il existerait déjà, d’y engramer des messages, de justifier du coup des synchronicités chères à Jung et Pauli, ces coïncidences qui me montrent la voie, encore cette année, d’une façon mystérieuse et vigoureuse. Nous serions simplement notre passé et donc en route vers lui. Cela expliquerait les synchronicités, qui ont tant compté dans l’aventure Clos des Fées. J’aime cette théorie plus que toutes, car elle me laisse mon libre arbitre et met, au sommet de tout, le pouvoir de l’intention. Et ça, dans le vin, c’est indéniable : il n’y a pas de grand vin sans une intention de grand vin. Et «rien ne se crée de grand qui n’ait été rêvé avant». Nietzsche ? Je ne sais plus. Flemme de chercher. A vos commentaires, please.

Bon je voulais vous parler pressoir et pressurage et voilà que j’en suis arrivé à de la métaphysique de comptoir, autour d’un verre de blanc. Désolé, il est tard, la journée fut rude, très rude et il est sans doute temps que je me couche. On parlera pressurage demain. Tu vois, Jean-Luc, ces billets on ne sait d’où ils viennent et encore moins où ils arrivent…

P.S. : n’allez pas voir le dernier Nolan, on y comprend RIEN.

Ce que j’écoute, au jour le jour, pendant les vendanges. Mais pas tous les jours. Et ne me demandez pas pourquoi. Ca tombe comme ça.

2 commentaires

  • Valérie Baudais Baconnet
    10/09/2020 at 11:13 am

    Bonjour, je suis vos chroniques de vendange depuis plusieurs années. Et, curieusement, cette année, j’éprouve le besoin de vous dire combien c’est une merveille de vous lire chaque matin. Derrière mon écran, grâce à vos mots, je sens la fraicheur – ou la froidure – du matin, j’aperçois parfois la mer et j’imagine le dur travail des hommes et des femmes. Et cela me rend heureuse. Merci donc

  • Pascal
    15/09/2020 at 7:24 am

    Bonjour,
    Ce n’est pas une borne intercommunale, mais un prototype gallo-romain de puce 5G, comme celles qui se trouvent aujourd’hui dans les masques mais qu’on ne trouve pas tellement elles sont miniaturisées.

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