Vendanges 2022 – Jour J+3 – Mettre un coup de collier


Plusieurs terroirs, plusieurs cépages, plusieurs vins aux profils totalement différents , la stratégie de vendange est un moment capital de la vie du Clos des Fées. Là, il nous faut décider.

Tour complet de toutes les vignes du bas de la vallée de l’Agly, de Cazes de Pène à Salses-le-Château en passant par Espira. L’ordre de vendange des cépages est en général fixé par le cépage lui même, dit, de première, seconde ou troisième génération, en fonction de son décalage de maturité avec l’un des plus précoces, le Chasselas doré, très précoce, par tranche de dix à douze jours plus tard et ainsi de suite.

On doit ce classement à Victor Pulliat, un des grands ampélographes français, natif de Chiroubles, dans le Beaujolais comme (presque) tout le monde le sait. Pulliat liste en particulier les cépages dit «tardifs comme mûrissant 36 jours après le Chasselas doré. Le Carignan, le Mourvèdre en font partie chez nous. Le Cabernet-Franc aussi, d’ailleurs. La recherche continue et j’aurais aimé vous parler des résultats de la parcelle «vitadapt», à Bordeaux, où l’on cultive et examine 52 cépages dont de très rares et très exotiques, histoire de se prévenir contre le réchauffement, mais pas moyen d’avoir accès aux données.

En ces temps de dérèglement, tous les vignerons qui se respectent se posent la question en se rasant le matin. L’assyrtico grec, par exemple, est sans doute un cépage tardif que j’aurais adoré planter. Je dis «j’aurais», parce que je vieillis et qu’il faut que je laisse aussi des projets à mes successeurs, quels qu’ils soient…

Donc, en général ici, on vendange dans l’ordre (et parce que c’est donc naturellement mûr dans l’ordre) la Syrah, le Grenache, le Carignan et enfin le Mourvèdre. Et donc, le 15 août, ce fut week-end Syrah, parce qu’on a bien deux semaines d’avance, que ça ne s’arrange pas, et que cette année, le fameux «orage du 15 août», il est passé, près , on l’a vu, de loin, mais macache bono, on ne l’aura pas.

On est allé tout goûter, tout prélever. Passionnant de voir combien les vignes sont belles, encore parfaitement vertes, pas une feuille jaunie, pas une grappe en souffrance ni atteinte d’une quelconque maladie. Ah, oui, sur une vigne ou deux d’une parcelle, un peu d’érinose, causée par un acarien minuscule, coloreras Vitis, et sans aucune conséquence sur la plante, donc inutile de réagir. On voit ici ce qu’on appelle des «gales », provoquées par les piqûres. A ne pas confondre avec des gales phylloxériques, si j’en vois je vous ferai des photos.

A la fraîche, on croise les voisins du secteur, tous passionnés de ces schistes noirs sablonneux qui noircissaient les sabots des vignerons d’antan, qui avaient alors les pieds «crémat», noirs , cramés. Moi aussi, qui n’était pas fan au début, tellement le calcaire m’obsédait, j’ai appris à les aimer, ces schistes noir et les vins qu’ils produisent. Ils prennent leur revanche sur l’année dernière sur le plan de la production et en bon vigneron, je me réjouis d’avoir un peu de jus.

Prélèvement, 100 grains minimum, écrasement, test (vous pouvez prélever, maintenant, vous savez faire), on est mûr partout ou presque, les pépins plus ou moins aoûtés. Inutile d’aller plus loin, on perdrait toute la fraîcheur des Sorcières, dont le cœur bat là-bas.

On voit bien la forme caractéristique de la grappe de Syrah, allongée. Super le mode photo «chaud» de l’iPhone, je viens juste de le découvrir en nettoyant le sucre. Argh…..

On enlève le filtre, on change de parcelle, bon, c’est pas partout aussi chargé, mais on devrait arriver à faire un peu de vin cette année.

Discussion au sommet, on ne pourra pas bien sûr tout rentrer dans la nuit et dans le week-end, faudrait voir à se reposer. Grosse nuit vendredi, puis décision de vendanger dimanche, à partir de 1h AM comme on dit dans le reste du monde pour pas se gourer. Rendez vous pris.

Et une heureuse à siroter du jus de raisin… Trop cool la nouvelle version de wordpress pour intégrer des vidéo. Du coup, un nouveau champ de possibles…

Ah, au fait, désolé pour les abonnés qui ne voient pas les vidéos, les liens ne suivent pas l’envoi, il faut donc consulter les billets sur le site.

Ce que j’écoute, au jour le jour, pendant les vendanges. Mais pas tous les jours.

J’ai découvert par hasard cette jeune chanteuse avec sa reprise de K.maro, Emma Peters, et je lui trouve un talent fou. Cette chanson je l’avoue, m’accompagne de bon matin et me rend joyeux.

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