Croire au merveilleux, voir l’invisible


L’époque est étrange. Les espaces temps semblent parfois se heurter et se confondre, comme dans une uchronie que Philip K. Dick lui même n’aurait pas reniée.

Bon, je sais, tout le monde n’a pas eu la chance d’avoir des parents allumés dans les années 70, abonnés au club du livre d’anticipation OPTA (dont avoir la collection complète est un de mes vieux fantasmes…) et de lire de la science-fiction dans le berceau. Je laisse donc certains se cultiver ICI.

Disons que parfois, j’ai l’impression que certaines cordes temporelles subissent de grandes frictions et que certains discours magiques en vogue au moyen-âge arrivent d’un seul coup d’un seul en 2022. Genre «les Visiteurs»… Jusque là, ce n’est rien. Mais voilà, certains sont crus aveuglément, même s’ils relèvent de superstition primaire indigne d’un homo sapiens.

La science ? Oubliée. Les preuves ? Inutiles. Les sites qui tentent de désamorcer les croyances ? Méprisés. Vous ne voyez pas de quoi je parle ? Pas des 42 % d’américains créationistes qui croient que Dieu a bien créé le monde en six jours plus un de congé payé. C’était en 2014, le score a dû monter depuis…

Et oublions Pierre Bourdieu, empêcheur de tourner en rond qui écrivait : « Je crois en effet que l’univers de la science est menacé aujourd’hui d’une redoutable régression. L’autonomie que la science avait conquise peu à peu contre les pouvoirs religieux, politiques ou même économiques, et, partiellement au moins, contre les bureaucraties d’État qui assuraient les conditions minimales de son indépendance est très affaiblie. Les mécanismes sociaux qui se sont mis en place à mesure qu’elle s’affirmait, comme la logique de la concurrence entre les pairs, risquent de se trouver mis au service de fins imposées du dehors ; la soumission aux intérêts économiques et aux séductions médiatiques menace de se conjuguer avec les critiques externes et les dénigrements internes, dont certains délires “postmodernes” sont la dernière manifestation, pour saper la confiance dans la science et tout spécialement la science sociale. Bref, la science est en danger et, de ce fait, elle devient dangereuse».

En voyant le monde du vin d’aujourd’hui, où un vigneron peu raconter à peu près n’importe quoi à un client, pourvu qu’il y mette un peu de cœur et le fasse rêver, il doit se retourner dans sa tombe. Le consommateur est le premier complice : celui-ci va le croire au mépris de toute science, de toute remise en question, de toute demande de preuves ou d’études. Plus grave, les journalistes – du moins certains – semblent assoiffés de magie et de surnaturel et, au delà du papier d’aubaine, se transforment désormais en prédicateurs convaincus, écrivant dans des journaux très sérieux le miracle de certaines pratiques magiques, montant au pinacle les vins « vivants »(bien sûr indétectables à l’aveugle…), saluant les « souffles salins et lumineux » de certains d’entre eux, lequel souffle divin vient bien sûr de pratiques ésotériques. Bon, cette année, ils n’iront pas davantage dans les vignes, dont certaines sont bien mal en point, malgré les pratiques magiques. Quel journaliste voyage aujourd’hui avec une paire de bottes, comme dans le temps ? Combien auront fait une «vraie» journée de vendange en 2022 ? Las… Mais les voilà déjà à chroniquer abondamment le millésime. Tout va bien.

Et donc, comme le démontrait dans un vieux roman dystopique Pierre Boulle, les Jeux de l’Esprit, il n’y a que deux façons de se positionner devant de telles forces : s’épuiser vainement à lutter contre ou les suivre. Dès que la foule atteint une certaine ampleur, sa psychologie change et je me suis longtemps demandé pourquoi personne ne remettait au goût du jour le fondamental ouvrage de Gustave Le Bon en illustrant ses principes de psychologie des foules «physiques» à celui des foules «numériques» des réseaux sociaux. Ce serait fascinant.

Donc, vu que le nom «Clos des Fées», indique mon attachement au merveilleux, à la magie, à l’invisible et au petit peuple (fées, elfes, lutins, gnomes, korrigans, bref, tous…) – sans doute joyeux de la prévisible interdiction du glyphosate, car franchement, c’était dur de voir leur univers dévasté – j’ai décidé d’arrêter de lutter et de m’y mettre aussi. Et oui.

Suivre la foule. Coller à la tendance.

J’ai cherché alors la pratique magique qui me conviendrait le mieux, un peu comme on choisit son vêtement pour faire bonne figure au bon endroit. Ne riez pas, ce billet annonce l’avenir, un avenir où, sans pratique magique, on aura du mal à intéresser le grand public comme les médias.

Je n’ai pas eu à chercher longtemps. Le pouvoir du riz. Ou plutôt de nos pensées sur le riz, comme le Docteur Masuro Emoto l’a démontré, prouvant ainsi à la face du monde incrédule (au début…) l’impact de nos pensées sur les formes vibratoires, en particulier sur celles de l’eau et donc, bien sûr sur celles du vin qui en contient beaucoup (d’eau)…

Parce que nos pensées sont des vibrations, que l’univers est vibration, onde, comme l’a démontré et compris la physique quantique, nous créons notre réalité à chaque instant par le pouvoir de nos intentions.

J’ai donc décidé, cette année, d’écrire des mots sur mes cuves, de passer plus de temps avec elles pour les charger de vibrations d’amour et, bien sûr, de demander à ceux qui passent devant de faire de même.

J’ai hésité, comme dans cette expérience célèbre du Dr Emoto, d’en haïr une ou deux. Inutile, je sais depuis longtemps qu’un raisin que l’on aime pas ne donne pas de bon vin, qu’une cuve que l’on méprise ou simplement que l’on néglige végète… Sauf si bien sûr si elle est masochiste, ce qui dépasse pour l’instant mon niveau de conscience.

(Vidéo à voir sur le site, rappel aux abonnés, elle ne suit pas)

Et donc, désormais, nous marquons des intentions sur les cuves. Toute l’équipe de cave est bien sûr elle aussi priée d’envoyer la même intention à chaque cuve lors de chaque remontage.

Nous verrons bien. N’hésitez pas, à distance, à vous aussi envoyer des vibrations positives à la cuve de votre choix. Nous verrons ensemble si sa note augmente dans les prochains guides. Vous pouvez aussi me proposer des mots à écrire sur elles.

Il faut croire au merveilleux !

5 commentaires

  • William
    04/10/2022 at 9:04 am

    D’une manière évidente, après cette lecture, il faudrait ajouter « Magique » … puisque le Conteur/Vigneron nous y pousse …
    Bonne Couvée/Cuvée …
    Prends soin de toutes tes Équipes et des Tiens.
    Vivement …. se revoir …
    Amitiés

  • Werm
    04/10/2022 at 4:46 pm

    En toute humilité, j’opterai pour les mots suivants :

    Délicatesse ;
    Douceur ;
    Émotion ;
    Étoile ;
    Réconfort ;

  • Jean-Bernard
    04/10/2022 at 11:13 pm

    Bien en avance pour le 1er avril!

    • Claire
      04/09/2023 at 9:53 pm

      Les différents physiciens qui enseignent a l École Supérieure des Sciences de Saclay et ceux qui écrivent des livres et des thèses ne sont pas tous d acoirds entre eux sur les trous noirs, les ondes gravitationnelles et la physique quantique en général. Néanmoins, pourquoi ne pas tenter des expériences ésotériques en mettant des noms sur des cuves ..j aime bien énergie. Élégance, délicatesse, je rajouterai Finesse et Sensualité et Rondeur…au moyen âge des seigneurs ont fait brûler les sorcières qui pourtant réussissaient a soigner de nombreuses maladies grâce aux plantes, pétales de fleurs et épices…puisqu il n y avait pas de vrais médicaments disponibles ni de vraies pharmacies….j entends déjà tous les journalistes Crier Au Loup et recommencer leurs critiques interminables comme ces dernières décennies…Notre cher et tendre Brassens avait bien dit Non les Braves Gens n Aiment pas que l.on suive une autre route qu eux….tous ceux qui produisent de très bons vins dans le Bordelais ou en Bourgogne ou en Vallée du Rhône ne sont jamais critiques mais sont encensés ….des qu on est dans une région où les vins il y a 20 et 30 ans étaient des vins normaux a des petits prix …ceux qui veulent élever le niveau et donner une autre image de leur terroir et région sont toujours critiques…il y a à St Émilion de nombreux Crus Classés qui ne sont pas dignes de leurs titre ni de leur appellation mais personne ne semble s en offusquer…bizarre tout ça…les vins du Languedoc et du Roussillon ont fait d énormes progrès depuis des décennies …j entends encore le journaliste Michel Smith en 1990 dire que les vins du Languedoc Roussillon allaient produire de très grands vins plus tard…il avait raison…

  • Cathie
    09/11/2022 at 4:56 pm

    « Voglio bene »

    En remerciement

Répondre à Cathie Annuler la réponse

ABONNEMENT

Recevez les billets du blog dès leur publication. Et rien d'autre.

Archives