La plus petite vendange en volume depuis que le département tient des statistiques. Automne doux, hiver sec, printemps sans une goutte de pluie ou presque, la vigne, pourtant habituée aux conditions semi-désertiques du Roussillon, s’est préparée à l’été, comme si elle était « prévenue » : pousses faibles, peu de feuilles pour éviter l’évapo-transpiration. Coulure générale sur le Grenache suite à un épisode de chaleur pendant la floraison. Moins de 400 mn sur l’année, on n’a pas du faire plus sec en France cette année-là.
Beaucoup d’énergie, de travail, de réflexion pour s’adapter tout au long de l’année : amendements organiques adaptés, renfort en oligo-éléments en foliaire après analyse des pétioles, nombreux labours légers pour injecter de l’air en surface et créer une zone de dix centimètres en utilisant l’air comme isolant, comme je l’ai vu faire en Sicile.
Vendanges rapides, petites baies bien sûr, mais gorgées de soleil ; cuves à moitié pleines mais fruit intense et délicieux. Après six mois d’élevage et une sélection serrée, il faut se résoudre à annoncer la plus petite récolte de Clos des Fées. Mais l’assemblage, puissant, me comble.