L’année Mildiou. Certains, ici, pensent qu’il n’existe pas. Le climat a changé, les années pluvieuses sont un souvenir que les vieux racontent mais on ne les écoute pas. Le problème du Mildiou, c’est que, quand on le voit, il est déjà trop tard.
Serge, à lui, on ne la lui fait pas. Il est du Rhône et, dans ces régions on sait qu’il peut tout détruire. La maladie est « modélisée ». En fonction de chaque averse et des températures, on sait qu’il arrive.
A la sortie de l’hiver, un peu par hasard, un ami journaliste m’a conseillé un vieux livre écrit en 1930, « comment combattre le mildiou de la vigne », de Joseph Capus. Je l’ai acheté, l’ai lu, l’ai suivi : on commence à traiter les sols, à doses infinitésimales et on recommence après chaque averse ou chaque labour. Année de lutte, merci à la météo à quinze jours, qui nous permettra même de traiter au cuivre sous la pluie, avant que les sols ne détrempent.
Suivent six mois de sécheresse extrême. Vendanges qui n’en finissent pas, jusqu’au 17 octobre, où la nature donne le clap de fin : 100 mm de pluie en quelques heures, tempête, mais eau salutaire. Clos des Fées 2018 particulièrement aromatique, d’un équilibre confondant qui n’aura qu’un problème, passer après 2017, un diamant. Le temps les départagera.