Le feu dans les vignes. Le 28 juin, un épisode de canicule extrême accompagné d’un sirocco brûlant dévaste les vignes de ceux qui n’avaient pas regardé la météo avant et passé du soufre, parfois la veille. 52° dans le Gard. La météo à dix jours nous a sauvé. En mai le temps passe au froid, brutalement, puis fait place à un été caniculaire. Récolte précoce dans la plaine, car la vigne décroche, puis, le 12 septembre, pluie magique qui relance les maturités et ralentit le cycle pour un murissement long et profond.
Syrah somptueuses, Mourvèdre à se damner, les assemblages sont évidents. Le chai de première année est plein, pour la première fois car j’ai cassé ma tirelire pour faire le plein de barriques neuves. Dès le printemps, les vins se goûtent formidablement bien, en place, évidents. J’ai envie de chanter. Clos des Fées en lévitation entre puissance et tension, petite Sibérie tramée, affutée comme une épée, presque noueuse en finale. Le millésime me survivra.