Heroes


Peut-être êtes vous comme moi, chers amis lecteurs, et avez-vous découvert sur votre petit écran il y a deux semaines, la série américaine « Heroes » (TF1, samedi soir) dont on parlait tant depuis quelques mois.

C’est l’histoire de gens comme vous et moi (enfin pas comme moi parce qu’il n’y a pas de vignerons dans le lot, qu’aucun des « Heroes » n’a de blog et que personne ne boit du vin :-), qui se découvrent des dons, des « pouvoirs » extraordinaires : télépathie, téléportation, lévitation, voyage dans le temps,  etc…

En me levant ce matin, après un week-end éprouvant, je pensais en particulier à cette femme qui a le don, en quelque sorte, de se « dédoubler », c’est à dire d’être à deux endroits en même temps. Bon, dans la série, c’est plus compliqué que ça et évoque plutôt le dédoublement de personnalité et la lutte entre le bien et le mal, mais bon, ce week-end, c’est ce don d’ubiquité que j’aurais bien aimé avoir.

Car voyez-vous, la météo n’est pas facile, cette année… Et encore, nous, dans le Sud, nous sommes des ultra-privilégiés du millésime, car ailleurs, c’est apparemment une vraie galère. Simplement, nous, si nous n’avons pas de pluie (on est même en relatif stress hydrique et la terre est dure et très sèche), on a le vent, beaucoup de vent, toujours du vent. Et ce qui est amusant, cette année – enfin si on peut dire – c’est qu’on a du vent la semaine et pas le week-end. Et comme avec du vent, on ne peut pas se servir du pulvérisateur et encore moins poudrer, et que pour l’oïdium, cette année, c’est un vrai grand millésime, ça revient un peu à jongler tout en faisant le funambule sur un fil. Alors, bien sûr, parfois, on voudrait se dédoubler; se cloner; être plusieurs, en pleins d’endroits différents (avec un seul salaire et un seul bordereau de charges sociales, si possible, si c’est pas trop demander ;-))

Regardez, ce week-end. Je n’écrirai jamais assez combien la météo à sept jours est une bénédiction pour le vigneron. Elle nous annonçait vendredi soir arrêt de la tramontane et dimanche soir, retour. Ça n’a pas loupé, ça c’est réalisé à l’heure près. Donc, nous avions deux jours, ou plutôt deux nuits, pour poudrer. Après, plus rien, apparemment, plus aucune « fenêtre de tir » comme on dit à Kourou ;-) avant… le week-end prochain. Et comme samedi, c’était fête au village et journée portes-ouvertes, impossible pour nous d’y aller. Heureusement, il y avait SuperSerge, qui, n’écoutant que son courage et négligeant encore une fois sa famille (désolé, Brigitte, c’était pour la bonne cause, mais c’est le lot de tous les super héros ;-), a enfourché le Fendt et s’est tapé deux nuits de poudrage intense. Sincèrement, merci mon ami. C’est ce week-end, sans doute, que se jouait la partie finale des traitements phytos de cette année et, bien que rien ne soit encore terminé, nous avons, grâce à toi, passé un cap délicat. Avec brio. Médaille, s’il vous plait.

Ah, ah, me disais-je ce matin en me rasant, et si tous ces superpouvoirs étaient regroupés entre les mains d’un seul vigneron, mais mon ami, rien ne lui serait interdit ;-). En quelques dizaines de minutes, il volerait de vigne en vigne pour vérifier les maturités phénoliques ;-)… En courbant l’espace temps, il arrêterait le temps traiterait toutes les vignes en un éclair ;-) … En ayant la vison du futur, il pourrait voir les conséquences de ses choix de vinification et d’élevage, revenir dans le présent et en changer certains ;-)… En ayant le pouvoir d’effacer la mémoire, il effacerait celle des méchants journalistes qui disent du mal de lui ;-). En se dédoublant, il recevrait en même temps des clients dans sa cave et, en téléportant son double, animerai en même temps un diner dégustation à l’autre bout du monde ;-)… Je tentais immédiatement  de reboucher mon tube de dentifrice avec la seule force de ma pensée, sans succès, bien sûr. Puis profitait des premiers rayons du jour pour me mettre au clavier. En écrivant ces lignes, je pestais de ne pas avoir le pouvoir de « régénération cellulaire » : en m’arrachant un ongle sur un sarment, j’ai mis une partie du pouce à vif et, pour taper à la machine, c’est rock’ and roll. Je fais des petits bonds en criant aie ! à chaque espace ;-) Bon allez, Bizeul, les pouvoirs, c’est par pour demain et on va se remettre doucement au boulot, parce qu’il y a, crois-moi. Et Clos des Fées ou pas Clos des Fées, pas question d’embrasser le crapaud Marcel, qui vit dans la cave, pour lui arracher trois souhaits ;-))))

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