Vendanges 2014 – J+1 – Ronsard mon ami


Un de mes amis vignerons dort souvent dans ses vignes, à la belle étoile, dans un sac de couchage. Il est ainsi mieux «relié» à elles. Enfin, c’est ce qu’il dit. J’ai souvent eu envie de le faire. Pas pour me relier. Pour le plaisir. Je vais peut-être commencer par une nuit dans ma petite maison dans la prairie, qui est prête. je vous ferai une photo. Là, j’en ai pas sous la main. J’en était où, déjà ? A oui, dans l’importance du rose dans la vie : qui n’a pas eu une fille ne peut pas comprendre 😉

Le rosé, c’est presque dans la boîte pour cette année. Grenache, Mourvèdre, Syrah, on a fait ça un peu à l’arrache l’année dernière et pourtant notre « Sorcières Rosé » a eu la médaille d’or à Paris, au Concours Général Agricole. Faudrait qu’on fasse aussi bien. Voir mieux… On va essayer. En attendant, ça presse. Je veux dire le pressoir presse, bien sûr.

Je cours un peu partout de parcelles en parcelles, goûtant le haut de l’une et le bas de l’autre. Les vendangeurs me suivent. Tant bien que mal. C’est comme ça.

Les pluie de l’été (vous vous souvenez, hein ?) ont fait du bien, les vignes, chargées, évoluent doucement et le raisin est riche en jus. Pas trop de degré, parfait pour le rosé. J’aimerai avoir deux pressoirs, un refroidisseur tubulaire. Un jour, mon prince viendra. En attendant, si le goût est important, la couleur l’est encore plus. Séances d’assemblage, compliquées avec comme objectifs : couleur, goût, fruit, fraicheur et faible degré… On est bon. Enfin je crois. Goûter les jus, pur jus de fruit très sucré et donc compensant l’acidité, c’est complexe…

Mignonne, allons voir si le rosé… Je cueille, ami Ronsard, je cueille sans attendre et vis pleinement ma vie de vigneron, si riche et si passionnante.

Dans nos climats chaud, rien n’est gagné. D’autant que le temps a changé. Lourd, chaud le matin, plus de 20 ° de température alors qu’on avait du 12 ° la semaine de la rentrée. Étonnant. Du coup, à l’encuvage, la couleur sort un peu trop. Et oui, quand on presse froid, c’est plus clair. Ah, si j’avais une chambre froide, aussi, pile celle de Cheval Blanc, par exemple ;-). Sais pas si on pourra mettre de la Syrah cette année, dommage, j’aurai bien aimé. Grenache au top, Mourvèdre de compétition, manquait le Cinsault, qu’on termine doucement aujourd’hui. A gauche, c’est l’idéal : « cuisse de nymphe émue », comme la rose éponyme. L’atteindrons nous cette année ? La fermentation éclaircit les mous mais il ne faut pas seulement qu’il soit pâle il faut réussir la teinte, avec le moins possible de reflets orangés et sur le Grenache, c’est du grand art. Un peu comme cette stupéfiante  scène du Cirque du Soleil aux Oscars 2012 : ébouriffant !

On bosse, vite et fort. La météo est grise, puis pire : gros, gros orage, qui oblige à changer programme et prévisions. Dur pour ceux qui avaient déjà des vignes abîmées. Le risque augmente… C’est la vie. Pour nous, aucune angoisse, les vignes sont nickel.

 

3 commentaires

  • Predignac
    09/09/2014 at 4:34 pm

    Avec ma carte d’abonné aux Comptoirs des Crus, et aux topos gouleyants de JPR, je suis forcément FAN des productions HB. Quelle surprise de découvrir dans un improbable Carrefour City à la Rochelle le « Domaine de la Chique », produit par HB lui-même… C’est si rare un vin de qualité en hyper, et si rare à 6,80€… Bravo ! je viendrai au Domaine en causer (et aussi du reste) qd les vendanges se seront un peu calmées. Bon courage en attendant !

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