Vendanges 2014 – J+15 – La journée VDM


Vendredi. Il fait beau, chaud, grand soleil, on se croirait en août et une furieuse envie d’aller à la plage vous saisit. Ca, c’est le début de journée. Après, tout se gâte.

Journée complexe parce que journée «résultat des courses». A t’on eu raison d’attendre ? Dans quatre vingt dix pour cent des cas, oui, c’est certain. Mais à la Chique, non, c’est clair. Les carignan n’ont pas résisté à la pluie et on doit trier. C’est assez incompréhensible, d’ailleurs. Comment une vendange peut-elle à ce point se dégrader en trois jours à peine ? On n’est pas habitué. Pas de maladie, tout était parfait et là, grappes abimées, trouées, et pourtant pas d’eudémys, c’est sûr. Bon, les vendangeurs ne sont pas habitués et le moral est dans les chaussures, les chaussures elles même dans la boue. Les porteurs doivent courir parce qu’à certains endroits, les tracteurs ne peuvent pas rentrer sous peine de faire des ornières, ou pire, sur les terres labourées.

Au bureau, c’est l’effervescence. 65 fiches de paye, feuilles d’heure à faire signer, avenants aux contrats de travail, certificats pour ceux qui nous quittent et… toilettes bouchées. C’est moi qui m’y colle. Des toilettes, j’en ai débouché et lavé plus que quiconque, dans mon autre vie, celle d’avant, où l’école hôtelière et une vie de stagiaire m’ont tout montré (et je pèse mes mots…). Je laisse parler le plombier qui est en moi. Sans succès. On appelle Soucas, qui me promet son camion magique de débouchage dans l’après midi. Mais voilà que la cuve effluents de la cave est pleine, bien sûr et, un instant, on se dit : et si on avait mal connecté le tout à l’égout ? Je vous la fait courte, tout l’après midi est consacrée à retrouver les réseaux, le pluvial, le tout à l’égout, les effluents et à jouer du furet de toutes les formes et toutes les longueurs.

Tiens notre nouveau tractoriste s’est mis dans l’idée d’aller vider les rafles et s’avance dans le champ le plus boueux de la chique et…plante le tracteur jusqu’à la cabine. Je vous ai dit que je cherche un tractoriste ? Tous les vignerons cherchent tout le temps des tractoristes, en fait. Si tu es tractoriste et que…

Les toilettes sont débouchées, pas de mauvais chemin dans la tuyauterie c’est déjà ça. A moi de les nettoyer, bien sûr, et c’est bien normal. Entre temps, des transporteurs ne trouvent pas les clients pour la troisième fois. Alors que je récure avec ma petite balayette et mon nettoyant javel, Chao m’appelle : la pompe fait disjoncter la cave, le tapis ne monte plus, il manque des tuyaux…

En attendant le camion, il me prend l’envie d’arracher des mauvaises herbes. Je tire un peu sur tout. Je me lave bien les mains après, méditant sur ces herbes qui se protègent décidément bien en produisant des produits collants dont mon savon a bien du mal à se débarrasser. j’y retourne, en tire quelques une encore et… ne me lave pas, saluant de grands gestes l’arrivée du camion. Une poussière dans l’œil, un petit frotement et me voilà une heure après les yeux comme Bart Simpson, rouges et gonflés. Impossible de les garder ouverts, je termine allongé, inondé de sérum physiologique et sous antihistaminique. A tous les coup, j’ai du tirer un peu fort, énervé, sur un euphorbe…

Bon, je vous passe les autres détails. Les raisins sont beaux, c’est l’essentiel. Une journée VDM, il y en a moins  une, chaque année, dans chaque cave. Vendredi, c’était la mienne.

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