Vendanges 2019 * Jour J+14 * Finir les blancs


18 septembre. Déjà. À peine. Je ne sais plus. Levé tôt, pas vraiment faim mais il faut manger. Après de nombreuses tentatives, rien de mieux qu’un Wasa Avocat. Index glycémique parfait. On tient jusqu’à midi. Pour le reste, vous savez.

Pas trop de café, ça énerve.
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L’équipe est partie depuis longtemps, en place au bout du rang dès qu’il fera assez clair pour voir le raisin. Vu qu’il fait toujours 30, voire 35° l’après midi, ces heures-là, paisibles, sont agréables et comptent double. Comme toutes les heures avant midi, dit-on, dans la sagesse populaire. Pas ou peu de nuages cette année, pas de pluie annoncée avant dimanche. Mais du coup, pas trop de ciels enflammés. Ne nous plaignons pas.

 

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Pas envie de me plaindre de rien, d’ailleurs, ce matin. Ni de la fatigue, ni d’autres soucis de personnel ou personnels, ni de mon corps qui tire, ni de mon tendon d’Achille, de rien. Juste profiter de la nature, de sa beauté, de la paix qui règne ce matin, là, de la lune qui se couche alors qu’en face, presque exactement, le soleil se lève. Nuits très chaudes encore, temps qui change, l’été s’étire à n’en plus finir et c’est étrange.

 

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On est au Mas Farine, à la limite de Vingrau et d’Opoul. On pourrait être sur une autre planète tant rien ici ne rappelle la civilisation. Des pierres, partout. Des arbres. Des milliers d’hectares de nature. Quelque vignes, autour. Where the streets have no name, High on a desert plain… Vous connaissez la sublime version de Térez Montcalm ? Je vous la met en bas, enjoy !

 

 

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Bon, c’est le moment. Les Grenache Blanc, je les aime dorés, c’est comme ça. Les jus sont plus complexes, ils sont armés pour survivre à cette putain d’entropie qui nous grignote jour après jour. Si ça pouvait faire un fin, un jour, comme ce Rayas blanc 1953 bu un jour à la Beaugravière, je pourrais me changer en poussière heureux. La première feuille est désormais sèche et de nouvelles couleurs apparaissent. En tombant, elle met les raisins au soleil et les dore, en changeant le goût. En bien. Enfin pour moi. D’autres auraient sans doute vendangé depuis deux semaines. Chacun ses choix.

 

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Sains, ils sont sains, mes raisins ! Au pressurage, on aura le choix, là aussi. Grappe entière pour certains, avec la rafle mais légèrement foulés pour d’autres, égrappés, foulés, égouttés pour les autres. Type de pressoir. Durée du cycle, entre 2 et 5 heures. Inertage au CO2 ou pas. Correction tartrique ou pas. Levurage ou pas. Si tout se fait à la vigne, certaines actions, essentiellement physiques d’ailleurs, se décident à la cave, quoi qu’on vous en dise. Et tout peut alors changer.

 

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Rien qu’à les voir, on en mangerait, non ? Pourtant, ces TTVV, très très vieilles vignes, plus de 110 ans, je les déteste aussi car ce sont elles, principalement, qui m’empêchent de passer en bio. Trop tourmentés, trop tortueux, les vieux ceps ne peuvent être labourés, même au cheval. Et donc. Vu la crise de nerfs actuelle sur le round-up (qui sera remplacé par une merde bien pire dès qu’on l’aura interdit, plus chère et plus rentable pour les king of the chemistry), je vais devoir un jour ou l’autre les arracher. Profitez bien de ces photos, chers amis, alors…

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Quatre frigos sur quatre hectares. on va peut être faire 15 hl/ha, ce qui serait très bien en cette année de toute petite récolte, c’est maintenant certain, chez nous, en France et dans toute l’Europe apparement. Mais jamais vu une telle couleur sur les premières Syrah qui démarrent leur fermentation sereinement.

Un peu de Térez Montcalm, comme prévu. Cadeau. Une chanteuse que j’aimerai bien voir en concert…

Ce que j’écoute pendant les vendanges ICI sur Spotify. ICI sur Deezer.

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