Comprendre les gaulois…


C’est ce que j’ai fait cette nuit, pendant que le ciel semblait nous tomber sur la tête :)

Vers 11 heures du soir, au paroxysme de l’orage, penché à ma fenêtre, je me suis demandé ce que cela devait faire, dans l’Antiquité ou au Moyen Age, de se retrouver sous ce genre de déluge, à peine protégé par un toit de chaume, genre « maison de paille » des trois petits cochons…

Vive la civilisation, la sécurité et le confort qu’elle procure ! Nous devrions en être plus conscients, au quotidien, de ce luxe simple qui est celui d’être à l’abri des éléments et de la fureur des saisons. Chaque jour, nous devrions jouir intensément du plus modeste des conforts, en se disant que rien n’est vraiment acquis. En me couchant dans mon lit douillet, après une douche bien chaude, j’ai repensé à mes premiers mois dans la vigne, alors que fraîchement arrivé de la grande ville, je partais à la vigne avec enthousiasme et… naïveté. Au bout de 2 ou 3 heures, seul dans une nature ici particulièrement sauvage, face à un travail manuel répétitif qui mettait mon corps à rude épreuve, secoué par le vent, grisé par l’air, d’une pureté presque dérangeante, je fuyais parfois pour me réfugier dans ma vieille Renault 6, « écrasé » par la force et la puissance de cette nature qui, après 30 ans de vie en ville, m’était devenue étrangère et menaçante.

Aujourd’hui, c’est le contraire, et je ne pourrais plus me passer de cette partie de ma vie, en plein air, qui m’est désormais indispensable. Mais je me pose néanmoins souvent la question : que deviendrais-je si j’étais totalement livré à moi même dans cette nature sauvage ? Arriverais-je à survivre ? Que manger ? Comment s’abriter ? Que faire pour s’habiller ? Mon égo en prend alors un coup, quand je mesure mon incompétence dans l’art de la survie et ma dépendance à la technologie… Bon, l’idée de me voir en peau de bête, les cheveux en pétard, en train de tourner des bâtons pour allumer un feu ou en tentant de tailler un mauvais silex en m’écorchant les mains devraient en faire sourire plus d’un ce matin… Je sais, je sais, Claudine, au moins, je reprendrais vite ma taille de jeune homme et mon poids de forme :))

300 millimètres en moins de 24 heures, rivières en crue, villages inondés, personnes évacuées, le climat en Roussillon n’est pas toujours un long fleuve tranquille. Restons donc au chaud aujourd’hui, à éponger ce qui coule du toit et ce qui sort des murs de la cave, transformé en sources naturelles. Pas de dégâts, je vous rassure, mais ce ne sera sans doute pas le cas dans les vignes, pour la plupart d’entres-elles fraîchement labourées. À chaque jour suffit sa peine et, le soleil étant annoncé pour mercredi, j’attendrais un peu pour aller voir le travail qui nous attend. En attendant, je vais essayer de rattraper un peu le temps perdu et de poser sur le papier mes pensées de la semaine. Ce blog s’endort un peu, vous ne trouvez pas ? :)

Laisser un commentaire

ABONNEMENT

Recevez les billets du blog dès leur publication. Et rien d'autre.

Archives