Guignol, Guignol, Guignol !


Quatre sommeliers, fiers comme de jeunes paons

Arpentent Vinisud, de leur air conquérant.

Dans leur main, une carte, qu’ils lèvent et distribuent

Il sont d’un étoilé, Monsieur, d’un « trois », et non des moindres

Ils goûtent, recrachent, pérorent, ont tout goûté, tout vu,

Se jettent des regards, chuchotent en aparté

Un jeune commercial, souhaitant les satisfaire,

Propose son tarif et fait tout pour leur plaire

« Mais comment donc, faquin, tu oses nous tutoyer !

Si tu veux travailler, de ton il faut changer ! »

Je suis à côté, je mange mon sandwich, je n’en crois pas mes oreilles.

Guignol, à moi ! Vite, s’il te plait, un bon coup sur l’échine pour les remettre dans le droit chemin !

P.S. : encore un restaurant où, sans doute, il n’y aura jamais de Clos de Fées. La liberté de pensée a un prix, tant pis, je le paierai.

P.S.S. : dans le Figaro de vendredi, un papier brillant de François Simon sur la Tour d’Argent. Il y écrit : « le paradoxe, dans ce genre d’établissement, c’est que recevoir, c’est beaucoup donner… ». Brillant résumé, s’il en est, de ces deux billets d’humeur.

Laisser un commentaire

ABONNEMENT

Recevez les billets du blog dès leur publication. Et rien d'autre.

Archives