Energies mystérieuses


Une chose dont je suis sûr, c’est que l’humilité devant la nature et ses mystères doit, pour le vigneron, rester une priorité.

Bon pour l’humilité, (pas mon fort, selon certains de mes détracteurs ;-)), vous connaissez une de mes citations de référence : « L’humilité est la première des vertus, la tolérance vient ensuite ». Je me souviens comme si c’était hier de ma découverte de cette citation de Confucius dans les « clés du Royaume », ce magnifique livre de Cronin qu’il faut lire adolescent. Je sais, dans les deux domaines, j’ai une large marge de progression. Mais j’avance, et c’est déjà ça.

Tout ça pour vous dire que, si je reste dubitatif devant les théories farfelues de certains gourous modernes appliquées à la culture de la vigne, je reste très ouvert et donc très attentif devant certains phénomènes que je ne m’explique pas et observe pourtant.

Par exemple, la semaine dernière, les amandiers ont commencé à fleurir à Vingrau (avec plus de trois semaines de retard, donc année tardive assurée…). Un temps bizarre. Quelques jours à 20 ° ont alterné avec des pluies violentes, du vent d’une force incroyable, comme je n’en avais jamais vu ici (le pays du vent, pourtant…) et des gelées matinales fréquentes, très rares en cette saison. Une fin d’hiver glaciale, donc. Un garage glacé. Des vins très froids en barrique, 8 ° maxi, mesurés.

Et bien pourtant, à deux ou trois jours près, pendant que les amandiers commençaient à fleurir, au même moment, malgré le froid, les vins ont recommencé à travailler. Au point qu’un lot de syrah qui n’avait pas fini ses sucres s’est mis à pétiller énergiquement. Il suffisait de porter à l’oreille un de nos grands verres de dégustation pour entendre le travail joyeux des levures, en pleine forme et en pleine action.

Bon, gardons nous des raccourcis et des rapprochements trop rapide. A cette époque aussi, les jeux olympiques d’hiver battaient aussi leur plein… Oui, oui, vous voyez ce que je veux dire… Emulées par tous ces exploits, qui sait si les levures … ;-)))

Bon, en tout cas, on ne peut nier qu’alors que la nature est encore ici en train de roupiller, certaines « forces de vie », aussi invisibles que mystérieuses, sont à nouveau actives. Cycle de la planète ? Rythme invisible et insensible pour nous, chaque année renouvelé ? Programmation génétique ? Réaction chimique ? Bien malin qui peut le dire.

Et pourtant, il pétille…

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