Joindre l’utile… à l’utile


La semaine dernière, nous sommes partis au Danemark. En week-end. Enfin si on veut.

De Perpignan, se rendre à Copenhague n’est pas chose facile. Il faut voler jusqu’à Orly, changer d’aéroport, trouver une correspondance pour Copenhague. Sachant qu’il n’y a que trois vols par jour vers Paris et qu’il est difficile d’estimer le temps de transfert et les embouteillages, inutile de vous dire qu’il faut plus de temps pour faire Perpignan/Copenhague que Paris/N.Y.

Ce n’est pas grave, nous voilà partis. Huit heures après, à peine arrivés, check-in et stop de 10 minutes à l’hôtel, puis départ en bus pour l’entrepôt de notre importateur, dans la banlieue de la ville, à 3/4 h environ. Juste le temps de faire un petit somme… On s’installe, on serre la main aux vignerons amis (aux autres aussi, je vous rassure ;-)), on ouvre les bouteilles puis, à peine les portes ouvertes, l’entrepôt se remplit de passionnés de vins, avides de tout goûter. Il y a tellement de monde que l’on ne peut vraiment communiquer, pas vraiment expliquer. Mais tout le monde est enthousiaste et nous versons, versons, versons. J’ai fait une petite photo, pour que vous sentiez bien l’ambiance « warehouse » ;-))

Retour en bus, soirée libre, donc recherche d’un restaurant. C’est vendredi, tout est complet. Après une longue marche dans la rue piétonne principale, fatigués et frigorifiés, nous entrons par hasard dans un restaurant où il y a de la place. C’est un mauvais critère de choix, la place, quand on cherche à bien manger… Donc, nous avons la punition que nous méritions ;-). Retour à l’hôtel. Nuit sans rêves, épuisé par le voyage, la dégustation et la marche à pied.

Lendemain, neuf heures, il est temps de rentrer dans le bus. A peine le temps de se plaindre du restaurant de la veille, cher et insipide, les portes s’ouvrent, le monde afflue (les clients font la queue devant la dégustation près d’une heure avant l’ouverture…), les verres se remplissent et se vident tout aussitôt. Les amateurs sont joyeux. Tout le monde sourit. Tous dégustent avec sérieux. Peu recrachent… Pendant que Claudine garde courageusement le stand, je fais un tour dans l’entrepôt, bondé, pour sentir la tendance. Les Italiens sont pris d’assaut. Les Bordelais n’ont plus vraiment la côte des année 90. Les Australiens et les Néo-zélandais jouissent d’un préjugé très favorable : avant d’avoir goûté, on pense que le vin sera bon. Les temps changent…

Je retourne à mon stand, pour l’instant loin d’être pris d’assaut. Je suis habitué. Le Roussillon, personne ne connaît, ici pas plus qu’ailleurs. On goûte à la fin, quand on a goûté tout le reste et s’il reste du temps. Tiens, c’est bizarre, les vins sont délicieux… À la fin de la journée, en revanche, le bouche à oreille a fonctionné et il y a foule devant notre stand. Nombreux sont ceux qui reviennent, pour finir la journée sur un autre petit verre de Clos des Fées. C’est le plus beau des compliments pour un vigneron dans ce genre de manifestation. À midi, on a fait une pause et réussi à manger un sandwich thon/mayonnaise. On râle un peu. On est vigneron ET Français. Donc, quand la bouffe n’est pas à notre convenance, on râle ;-). Gentiment, mais on râle quand même. Nous, les Français, de toute façon, on ne peut pas s’empêcher de râler. Surtout sur la bouffe ;-). Je repense à ma grand-mère qui me disait toujours « quand on est à Rome, on fait comme les Romains ». Bon, Grand-mère, j’ai suivi ton conseil. Au Danemark, au déjeuner, j’ai mangé comme les Danois. Peu. Mal. Et avec du café, très léger. Et j’ai un peu râlé ;-))).

Retour à l’hôtel. Douche. Pause d’une heure. Inutile de chercher à faire du shopping. À Copenhague, les magasins ferment à 14 heures le samedi. Il faut le savoir. Maintenant, on le sait. Dîner avec les autres vignerons et le staff de notre importateur, heureux de la dégustation et contents de nous voir. Ils se sont défoncés pour nous. L’ambiance est sympa. Tout le monde est fatigué. Le service traîne un peu. J’ai déjà oublié ce que j’ai mangé. Ce n’était dont pas inoubliable. Je sais qu’à un moment, il y avait des pâtes. Normal, on était dans un restaurant italien. On retrouve nos amis de Côte-Rôtie et de Bandol. On rigole bien. Je prends même un fou rire à m’arracher les côtes… Une heure du matin. Vite, mon lit. Le lendemain, 10 heures pour rentrer… A l’aéroport, j’ai donc largement le temps d’acheter des harengs et de l’anguille fumée. J’adore l’anguille fumée, et encore plus les harengs. D’ailleurs, je m’en suis gavé au petit-déjeuner, de harengs. Ca manquait un peu de pommes de terre, mais au petit déjeuner, c’est pas raisonnable de demander des pommes de terre. Surtout dans mon état de légère surcharge pondérale. Les harengs non plus, d’ailleurs, c’est pas raisonnable. Mais les harengs, je peux pas résister. J’ai du être otarie dans une vie antérieure… Je sais, je sais, quand on parle de ses vies antérieures, il vaut mieux dire qu’on a été centurion romain ou Pape. Pas otarie. Mais moi, j’y peux rien si c’est otarie. Ce qui me manque le plus, à Perpignan, c’est un bon sashimi. Et une de mes spécialités, ce sont les sardines crues. Otarie, je vous dis, otarie… ;-)

Tout ça pour dire que le week-end, à Copenhague, ça rigole pas, ça bosse. Bon, tous les voyages ne sont pas comme celui-là. Mais ne croyez pas que le vigneron, en déplacement, il rigole tous les jours. Bon, pour finir, les Danois, enfin, ceux qu’on a vus, ils adorent le Clos des Fées.

Merci à tous ceux qui sont venus goûter chez nous.

Et à l’année prochaine. Enfin, peut-être ;-))))

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