Dents de scies


Un blog qui se rêve d’être régulièrement, voire journellement (on peut toujours rêver;-) enrichi, voit se dresser devant lui de nombreux ennemis.

En premier lieu, les papiers, bien sûr. Ils s’empilent, sur mon bureau, à ma gauche, de plus en plus haut. Bien rangés dans des pochettes individuelles, il y a les demandes de l’administration, aussi nombreuses que variées (j’ai enfin fini la déclaration de récolte, j’y reviendrai, ainsi que la déclaration de production de Walden, encore plus complexe…), celles du comptable qui voudrait boucler son bilan, celles de mes collaborateurs qui vont de l’arrêt de travail de l’un à la proposition de contrat de l’autre, en passant par les papiers relatifs aux plantations ou les arrachages de cette année. J’en passe et des meilleures…

Il y a aussi les voyages, surtout ceux du week-end. Entre les déplacements, les scéances de dégustation où j’essaie de m’investir au maximum, les fins de semaines sont épuisantes surtout quand les soirées durent et que (heureusement…) on ne boit pas que de l’eau ;-). De retour, le lundi ou le mardi, souvent après un vol sur une low-price qui ne part bien sûr pas de Perpignan mais de Gérone ou de Barcelone, pas question de récupérer, bien au contraire ; pendant son absence, la pile a grandi. Le vigneron est toujours en retard de quelque chose, disons-le.

Dans les ennemis, il y a aussi les enfants et les maladies. Les deux sont liés. Non pas que les enfants soient une maladie ;-), bien au contraire ; mais avoir des enfants en bas âge oblige à respecter des rythmes souvent incompatibles avec l’écriture d’un blog ou d’autre chose d’ailleurs, si l’envie m’en venait un jour. Et bien sûr, comme tous ceux qui en ont ou en ont eu le savent, les enfants ramènent de l’école toutes les maladies à la mode et, à les aimer et à les embrasser, on ne peut que les attraper. La grippe, la gastro, l’angine, tout cela fait le tour de la famille et l’une chasse l’autre, empêchant tout accès au clavier.

Triste semaine, donc, où, de retour de Belgique où j’ai tout donné malgré une grippe épuisante, j’ai retrouvé tant et tant de choses à faire, toute plus urgentes les unes que les autres, je n’ai eu nul temps libre pour bloguer. Vous allez me dire que le monde ne s’est pas arrêté de tourner pour autant. Je sais bien. Mais une chose est sûre, c’est que dans les grands moments de solitude en voiture, en bus ou en avion, c’est là que l’on a le temps de réfléchir. Plein de billets amusants dans la tête, donc, et pas un instant pour ouvrir l’ordinateur,… Il y a sans doute plein d’idées qui s’envolent ainsi sans avoir jamais été écrites. J’y pense et puis j’oublie, ce ne devait pas être aussi important que cela…

Bon, que voulais-je dire, au fait ? Ah oui, deux belles dégustations en Belgique, où je retrouve désormais des fidèles. Les Belges amateurs de Clos des Fées sont toujours sympatiques, passionnés et ouverts. Ils sont souvent, et c’est étrange, grands et costauds et aiment à l’évidence la vie et la fête. Pas tous grands, bien sûr, mais pendant ce voyage, ce fut significatif.  Ils jouent souvent au basket. Là aussi, étrange ce voyage ;-) Dommage, ils auraient un avenir certain au rugby ;-) Ne me demandez pas pourquoi je vous raconte ça, j’en ai aucune idée ;-)
Les Belges que je connais ne se prennent pas la tête. Ils parlent de leur plaisir à boire une bonne bouteille, entre copains, en famille ou avec la femme de leur vie. Ou, c’est encore mieux, les trois ensemble ;-). Bon, il y a toujours un ou deux échanges « musclés » avec un détracteur de la petite Sibérie. Surtout quand j’ai froid, faim et que j’ai 39° de fièvre :

– « Pourquoi »?
– Pouquoi quoi, Monsieur ?
– Pourquoi le prix ?
– Parce que, Monsieur… »

Arriverai-je un jour à ne plus avoir à me justifier ? J’en doute…

– « A ce prix là, je n’ai pas les moyens ».
– « Votre problème, cher Monsieur, ce n’est peut-être pas une question de moyens, mais une question d’amis. Il vous en faut 5, pour mettre chacun 40 euros sur la table, et partager une bouteille de légende pour le prix d’un croque monsieur, d’un demi et d’un café sur une terrasse des Champ-Élysées. Ah, au fait, 6 x 40, il vous reste encore de quoi acheter le pain et la charcuterie. Vous n’avez besoin de rien d’autre ». Et pour la vie, vous vous souviendrez de ce moment. Et vos amis aussi ». Enfin je l’espère…
Bon, allez, j’ai pensé à des trucs amusants pendant ce voyage, il faudra que je trouve un moment pour vous les raconter cette semaine, avant mon prochain déplacement à Paris, Jeudi.

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