Thym en fleur, lune vieille


Samedi était le jour de ma récolte annuelle de thym en fleur, avec les enfants.

En altitude, au bout du bout de la vallée Nord, là où nous ne sommes, à vol d’oiseaux, qu’à quelques kilomètres de l’excellente cave d’Embres et Castelmaure, il a une saveur, un parfum, une intensité extraordinaire. Ce n’est pourtant que duThymus Vulgaris, le plus courant, le plus banal. Mais il a ici une saveur toute particulière. Comme s’il y avait des « terroirs » à thym…

Il n’y a guère que quelques jours dans l’année où il est à la fois en fleur et où la lune est en phase descendante. Oh, rassurez vous, je ne suis pas encore passé à la biodynamie, à laquelle je ne crois pas, mais qui m’intéresse dans ses fondements historiques, trop souvent oubliés par facilité, comme la recherche de bio-diversité, d’autarcie et polyculture pour exacerber le terroir, ou dans ses réflexions, loin d’être bêtes et très en avance, sur l’agriculture durable, tout ça au début du siècle, à une époque où l’on pensait que le « progrès » allait enrichir et « libérer » les paysans. On vit ce qu’il arriva.

Mais j’écoute mes voisins, je discute avec les vieux, sur les bancs et les places de mon village, et quand on me dit que le thym, récolté en lune vieille, et séché en bouquets, tête en bas, se conserve mieux car les fleurs adhèrent aux tiges, je le fais.

Je n’ai jamais mené un test pour savoir si, en le récoltant quelques jours après, il se conserverait mieux ou moins bien. Peu m’importe. J’aime garder en moi une part de merveilleux, l’idée qu’une plante, récoltée à un moment précis, a des caractéristiques différentes. J’ai trop lu de « Fantasy », j’en lis trop encore aujourd’hui, pour ne pas y croire un peu ;-)

En fait, je récolte mon thym en lune vieille parce que ça me fait plaisir de penser qu’il y aura moins de sève (encore qu’il est en fleur et que ça me dit donc tout le contraire…), à cause d’une possible influence de la lune sur la circulation de la sève des plantes, ce que personne n’a jamais vraiment prouvé. Je le fais sécher la tête en bas parce qu’on ne sait jamais, parce que c’est pratique pour l’attacher, en fait, mais surtout parce que la croyance m’amuse et que mon voisin semblait y croire dur comme fer lorsqu’il m’a donné son « truc », en tout cas bien pratique pour gagner de la place et décorer ma cheminée pendant quelques jours. Je ne fais pas le test à l’aveugle de récolter lune vieille, puis en lune nouvelle, parce qu’en vérité, je me moque du résultat, que c’est la croyance en elle-même qui me plaît, que j’accepte comme telle, comme un rite qui me rattache à un monde mystérieux qui me fait rêver, car j’aimerais parfois croire qu’il existe, comme je le croyais enfant au Père Noël ou des fées, sans pour autant les invoquer pour orienter le goût de mon vin.

Ce thym, j’en parfumerai tout l’été mes gigots, mes côtelettes, mes tomates provençales, mes tians de légumes… Pour l’instant, je savoure depuis deux jours des infusions délicieuses, aux vertus digestives, accompagnées d’une petite cuillère de miel de châtaignier, puissant et balsamique. Le luxe, à l’état simple et pur. Enfin mon idée du luxe ;-)

Allez, dans le cadre de la « semaine verte » de ce blog qui va finir par déborder de plantes et de fleurs ;-), toi aussi, cher lecteur, reçois par la poste un petit bouquet de thym en fleur, fraîchement cueilli, en provenance directe du Clos des Fées, gratuitement, juste comme ça, pour le plaisir de partager une tisane ensemble, à distance, avec qui sait, à la clé, un évènement quantique ;-) On dit les vingt premières demandes, d’accord, parce que j’ai pas vraiment que ça à faire en ce moment! ? Il suffit de m’envoyer nom et adresse en mail privé à info@closdesfees.com. Et pourquoi pas une phrase gentille avec ? Ca fait toujours plaisir ;-)

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