Vendanges 2009 – Jour 13 – Grosse fatigue, petit billet

22 heures, jour 13. Enfin, de vendanges au Clos des Fées. Parce que j’ai sauté, je l’avoue, les vendanges de Walden, les samedi de vendange où je n’ai pas écrit et puis bien sur les jours de non-vendange mais de vinif. Fatigué. Mais trop énervé et tendu pour dormir. A Huit heures, j’aurai pu sombrer. Là, il me faudra encore attendre un peu. Finalement, un blog, c’est aussi un petit sas de décompression…

Dernier tour des vignes, dans la soirée, avec Serge, pour croiser nos impressions, qui, après 8 ou 9 ans de travail main dans la main sont rarement différentes. Tout est clair désormais au niveau des derniers raisins à rentrer, essentiellement Carignan et Mourvèdre et, pour un fois, je ne serais sans doute pas le dernier à terminer à Vingrau.

Dans la cave, le travail bat son plein. J’ai saisi au passage une jolie séance de remontage de Fabienne, notre stagiaire-qui-veut-s’installer. J’espère qu’elle a trouvé chez nous ce qu’elle est venue chercher (des questions plus que des réponses, j’en ai peur ;-). De notre côté, elle nous a réconcilié avec les stagiaires par sa serviabilité, son courage et sa bonne humeur discrète 

Devant les échantillons de Walden, préparés pour ma dégustation quotidienne, je me sens toujours aussi désarmé.

Comment gérer un millésime ? Comment « diriger » dans la bonne direction un raisin superbe mais chaque année différent ? C’est ma douzième vinif, je ne sais qu’une chose c’est que je n’aurai jamais de certitudes.

Bon, de toutes façosn, je me refuse à trop « imposer » de choses à mes raisins. Une petite tape par çi, un petit encouragement par là, je ne me sens pas l’âme d’un dictateur. Je ne suis pas un bon client pour les vendeurs d’intrants : à part quelques levures pour le rosé et un peu d’activateur de fermentation, on aura rien acheté cette année. Ah, oui, un peu de SO2 quand même. Et il restait une petite boîte d’enzymes qu’on utilisera sans doute pour faire se déposer plus vite une presse ou deux.

C’est clair désormais, il y aura peu de vin et il sera coloré et concentré. Degrés finalement acceptables, belles acidités mais avec pas mal de malique et donc des vins sans doute très différents après malo.

Au Clos des Fées, les cuves seront vendredi toute remplies mais loin d’être pleines. C’est sans aucun doute plus de 100 hl de vin, au final, que les sangliers auront « bu », sur souches, sans que mes gesticulations aient aucune conséquence sur les comportements de nos amis les chasseurs. Aller au procès ? J’y pense de plus en plus…

Bon, allez, mon album de Chet Baker est fini, il est temps de monter. A demain, si vous le voulez bien…