Vendanges 2009 – Du quinzième au 45 ème jour…


Bon, désolé.

J’ai lâché prise.

Lâchement.

Enseveli sous les assauts conjugués de la fin des vendanges, de la montée en puissance de la récolte des olives, du suivi des vinifications dans les deux caves, de la préparation des multiples voyages que me réservent les deux mois qui viennent, le l’organisation d’une foule de choses qui plus que jamais me donne l’impression que ce métier, passionnant, est décidément celui d’un  homme orchestre. Et au milieu de cette urgence totale et paralysante, pas le temps – ou le courage – de dégager une heure de calme et de paix pour écrire.
Je suis dans l’avion. On passe la montagne noire et l’on descend rapidement sur Perpignan. Je vous fais une petite photo souvenir.

Il faut vraiment que je change d’iphone, parce que l’appareil photo, c’est vraiment pas ça. Si je veux vous faire quelques photos de Shanghai, de Londres, de Honk-kong, de Genève ou de Bruxelles, il faudra bien. Car mes pas vont, dans les six semaines qui viennent, m’emmener vers tous ces lieux, certains désormais familiers, d’autres aussi inconnus et étranges que le serait une autre planète.
Je ne rentre que de deux jours à Paris. Deux dégustations, très différentes, qui m’ont redonné l’envie d’écrire. Pour le plaisir de raconter, bien sûr. Mais aussi et surtout parce que des regards, des sourires, quelques mots ou quelques mails m’ont vraiment fait plaisir en me racontant combien ce blog fait plaisir à certains d’entre vous qui aiment le vin et ne trouvent pas sur internet grand chose à se mettre sous la dent.
Chez Juhles, d’abord, une épicerie improbablement métissée du Faubourg Saint-Martin, je suis revenu à quelques pas de mon premier voyage à Paris, il y a trente ans, alors qu’élève de l’école hôtelière de Nice, je venais passer – et remporter, s’il vous plait – mon premier concours professionnel, la Coupe Georges Baptiste du « Meilleur Maitre d’Hôtel de France ». Le métier a depuis disparu – mais je découpe toujours aussi bien le poulet et mes crêpes flambées valent le détour, même si elles se font rares. Le Palace, endroit mythique où nous avions fêté cela, fait désormais, comme ma jeunesse insouciante, parti du passé . La rue a elle aussi bien changée… Mais j’y ai vécu vendredi soir de belles émotions, devant une quinzaine de dégustateurs quelque peu « hallucinés » par tout ce que j’avais à raconter sur le vin en général et les miens en particulier. Face à face, en petit comité, dans une petite pièce qui ressemblait à une chambre, assis comme eux à les toucher, je n’avais jamais ainsi raconté ma vie, fait goûté mes vins, philosophé sur ce doit être un vin d’aujourd’hui et ses espérances à être un grand vin demain, le tout décoré de quelques proverbes familiaux et d’un trait de philosophie orientale de cuisine (mais le cuisinier, dans le Zen, c’est un homme très important… ;-). Vraiment intéressant, pour moi et pour eux j’espère. Je recommencerai ce genre de causerie « au coin du feu », si l’occasion se présente.
Puis le lendemain, retour à une « position » plus classique, dite, du « missionnaire » ;-) : le vigneron est derrière une table, il tend la main à des amateurs assoiffés de bons vins et d’histoires vraies. Vous pensiez quoi ? Monique, enfin (private joke, désolé) ;-). Beaucoup de belles rencontres, d’émotion, de communion au dessus de ces kilomètres de carrières souterraines qui renferment des trésors incroyables. Un des dégustateurs trouve ce jour là le blanc 2006 « pur », tout simplement. j’aime bien ce mot. Un autre le trouve « simple », presque « nu » devant lui, sans artifices, précise t’il. J’aime aussi. Je reprends pour ma part l’adjectif « joufflu », lu sur LPV lors de la dégustation d’un 2004. J’aime aussi. Je crois que je vais le faire mien. On goûte des « vieux » millésimes (hum, genre 2003, je sais, c’est un peu ridicule ;-), conservés à 12 ° et à 85 % d’humidité. C’est passionnant. Mon Dieu que j’aime le vin…

Bon, c’est vrai,, je pourrais prévenir avant, je sais, quand je monte à Paris. Je le ferai, c’est promis, la prochaine fois. Sur ce, je vais décuver. A demain, promis aussi.

P.S. : à lire cet article sur Jacques Puisais. Dommage qu’on ne lui donne pas la place qu’il mérite…

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